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Personne n’aime les tyrans. La plupart des gens réagissent lorsqu’ils rencontrent une personne qui fond sur les plus faibles et les agresse verbalement et physiquement pour montrer son autorité. Mais les tyrans ne se trouvent pas seulement dans la cour de récréation de l’école, ils sont aussi à l’Église, en particulier dans les relations de discipulat.

Il n’est cependant pas nécessaire que ces agressions soient verbales ou physiques. Elles peuvent se manifester sous une forme subtile de tyrannie spirituelle où l’enseignant, en vertu de sa position et de ses connaissances (reconnues par lui-même), a tendance à submerger et gérer la personne qu’il accompagne. Malheureusement, lorsque ce type de scénario se poursuit sans contrôle, la vie spirituelle des deux parties – de l’enseignant comme du disciple – se retrouve entravée et leur relation est en danger.

Et vous ? Êtes-vous un tyran ? Et moi ? Comment savoir si nous en sommes ou si nous sommes en train de le devenir ? Voici 8 signes.

1. Vous êtes facilement énervé par la personne que vous accompagnez.

Si vous êtes constamment énervé et frustré par la personne que vous accompagnez, voilà un signe clair que vous êtes à deux doigts de passer de l’enseignant aidant au micromanager pénible. Si sa lenteur à saisir les vérités bibliques, son incapacité à tenir ses promesses et son manque de discipline personnelle vous indignent en comparaison de votre propre sainteté, et si vous remerciez Dieu de ne jamais avoir été aussi immature, prenez du recul : vous vous transformez en insupportable tyran.

2. Vous n’êtes pas capables ou vous n’avez pas envie d’apprendre de la personne que vous accompagnez.

Si vous résistez à apprendre de la passion pour Christ de l’autre personne, de son point de vue sur les Écritures ou de sa connaissance de la condition humaine, vous présentez probablement les premiers signes du tyran. Bien sûr, le discipulat par définition consiste en un étudiant apprenant de son enseignant, il y a donc toujours une structure asymétrique dans la relation. L’enseignant doit être capable de dire à un moment : « Soyez mes imitateurs comme je le suis moi-même de Christ » (1 Corinthiens 11:1). Mais le sage est capable d’apprendre de n’importe qui (Proverbe 9:8-9). Seul l’orgueil nous fait penser que l’on ne peut pas apprendre des plus jeunes ou des moins matures. En accompagnant des nouveaux convertis par exemple, on peut souvent apprendre de leur confiance d’enfant en la Parole de Dieu et de leur nouvelle passion pour l’évangélisation. Récemment, j’ai reçu des idées très utiles d’un frère plus jeune pour améliorer notre ministère parmi les étudiants.

3. Quand vous avez tort, vous ne voulez pas l’admettre.

Personne n’est infaillible. Personne ne peut interpréter les Écritures parfaitement ou appliquer les vérités bibliques à toutes les situations sans jamais se tromper. En général, ce n’est pas un mauvais conseil occasionnel qui va créer la rupture d’une relation de discipulat, mais plutôt le fait que l’enseignant n’admette pas que son conseil soit mauvais. Si un bon leader est une personne qui arrive à prendre rapidement les bonnes décisions, un bon enseignant est une personne qui donne un bon conseil au bon moment. Soyez prudent ! Si dans votre désir de préserver votre image de sainteté, vous luttez pour admettre que vous aviez tort, vous êtes déjà en train de montrer des signes que vous êtes un tyran.

4. Vous parlez beaucoup et écoutez peu.

Un bon enseignement sait non seulement ce qu’il a à enseigner, mais aussi comment l’enseigner. Pour savoir comment appliquer les vérités pour la personne que vous accompagnez, il vous faut la comprendre, elle et sa situation actuelle (voir Proverbe 20:5). Si vous aimez vous entendre parler, alors, il serait étonnant que vous écoutiez beaucoup l’autre personne (voir Proverbe 18:2). Vous allez sûrement palabrer au sujet de vos opinions et de vos idées, mais la plupart de vos paroles n’auront pas d’effet, car vous ne prenez pas le temps d’apprendre à connaître le frère ou la soeur en face de vous.

5. Vous êtes personnellement vexé lorsqu’un disciple ne suit pas votre conseil.

Plutôt que d’être en peine parce que le disciple refuse de croire et d’obéir à la Parole de Dieu, vous prenez le rejet comme une négation de votre propre sagesse et de vos idées. Il arrive même que vous soyez légèrement surpris du fait qu’il n’a pas suivi votre conseil, il était si judicieux ! Attention ! Si vous êtes vexé, cela révèle que vous êtes peut-être plus intéressé par l’idée de transformer ce disciple à votre image qu’à celle de Christ.

6. Vous avancez souvent vos préférences autant, voire plus que les principes bibliques.

Dans les relations de discipulat, on devrait souhaiter que nos frères et sœurs obéissent aux Écritures et marchent en conformité avec Christ. En effet, le discipulat a pour objectif d’enseigner aux autres à obéir à tout ce que Jésus a commandé (Matthieu 18:18-20). Mais lorsque nous enseignons les autres, nous devons être vigilants et les encourager à se conformer à l’instruction biblique, et non à nos propres préférences. Si les préférences personnelles dominent sur le contenu de nos conseils, il y a des chances que nous soyons en train de rechercher notre propre gloire (Jean 7:18) et de devenir un tyran.

7. Vous refusez d’être arrangeant pour la personne que vous accompagnez.

Une fois de plus, il est vrai que la structure d’une relation de discipulat est asymétrique, l’enseignant décide de la plupart des conditions des rencontres. Où ? Combien de temps ? Quel sujet de conversation ? Mais Christ nous montre que le leader est aussi un serviteur (Marc 10:42-45, Jean 13:1-7) et si vous ne voulez faire aucun sacrifice dont pourrait bénéficier la personne que vous accompagnez, vous ne marchez pas dans l’amour, vous êtes un tyran centré sur vous-même et insensible.

8. Vous avez peur que le disciple devienne plus spirituel et plus compétent que vous.

Espérez-vous que ce jeune homme ou cette jeune femme vous surpasse en maturité spirituelle et en compétence biblique ? Pourquoi pas ? Est-ce parce que vous chérissez votre supériorité spirituelle et ne pouvez pas envisager que ce jeune disciple – pour l’instant immature, incompétent, qui manque de sagesse et d’enseignement – grandisse pour devenir votre rival spirituel ? Si c’est bien cela, vous êtes bien en train de devenir un tyran.

Le danger de devenir un tyran est bien réel. Nous sommes tous pécheurs et enclins à l’orgueil, la louange de soi-même, et la tentation d’imposer notre maturité ou notre position aux autres. Mais par la grâce de Dieu, nous pouvons grandir et devenir d’humbles enseignants qui ne s’inquiètent que du bien de leurs disciples. Que la grâce domine sur vos relations de discipulat.


Traduction : Myriam Legrand

 

 

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