Une femme de pasteur ose parler net :
« Les partisans de la liberté sexuelle, dit-elle, préfèrent la verroterie aux perles ».
« Je suis pour le mariage ! »
On nous annonce, on nous prédit le changement des mœurs. Et cependant, après avoir analysé la publicité croissante qui est faite en faveur de la liberté sexuelle, comme on l’appelle, je suis toujours pour le mariage. Je suis pour la libération par le mariage. L’idée d’avoir une douzaine de liaisons amoureuses au cours de ma vie me remplit d’épouvante : je pense, en effet, à toutes les entraves que de telles liaisons impliquent (et c’est après 22 ans de mariage — avec le même homme — que j’affirme cela !).
Le mariage libère de la peur
Voyons pour commencer l’aspect purement sexuel des choses. Comment goûter en dehors du mariage à cette vraie liberté que procure l’amour conjugal ? Comment connaître, autrement, la libération que suscite une intimité vécue toute la vie avec le même compagnon ? Comment éprouver l’abandon sans réserve dans l’union sur tous les plans qui est le propre de l’amour conjugal ?
Dans le mariage, on est libéré de la peur. Dans les liaisons que je saurais passagères, bien des craintes me paralyseraient, je le sais. Les progrès réalisés dans les méthodes du contrôle des naissances ont réduit le risque de la conception. Cependant, des milliers d’enfants non désirés naissent encore chaque année. Même dans le mariage, la crainte d’une grossesse possible peut inhiber la femme. En dehors du mariage, alors que ces craintes sont multipliées par mille, de quelle liberté jouirait-elle ?
On est aussi libéré de la crainte de la comparaison. Je ne suis pas « tenaillée » par le souci de ne pas faire aussi bien que la précédente. Je trouve une sécurité apaisante à savoir que je n’ai pas détourné mon mari des bras d’une autre femme. Et comme lui aussi est un fervent partisan du mariage, je puis avoir confiance qu’aucune autre femme ne l’éloignera de moi parce qu’elle aurait un corps plus séduisant que le mien.
On est libéré de la crainte de vieillir. L’amour de mon mari me protège de cette peur ; je vieillirai dans son amour. D’ailleurs il ne me serait pas possible de supporter la souffrance d’être repoussée, après avoir perdu, dans ce domaine comme dans les autres, la fraîcheur et la vigueur de la jeunesse.
Joies et tristesses vécus à deux
Dans un mariage heureux, on a un nombre incalculable de bons souvenirs — joies et tristesses — à partager. Je ne voudrais à aucun prix qu’on me « chipe » ces centaines de petites victoires et ces plaisanteries que personne d’autre ne peut comprendre. Il faut du temps pour qu’un homme et une femme en arrivent à ce degré d’intimité morale, sans effort.
Ce n’est pas parce que je sais comment va réagir mon mari devant telle ou telle situation que je m’ennuie : bien au contraire, je trouve cela rassurant. Par exemple, lorsqu’il ne dit rien, je ne me mets pas à douter de moi-même ; des années de vie commune m’ont appris que ce n’est pas parce que je ne lui plais plus, mais parce qu’il est préoccupé. Pendant nos premières années de mariage, je n’en étais pas si sûre que ça !
Une institution épanouissante
Je trouve dans le mariage la possibilité de développer toute ma personnalité. Il en serait tout autrement dans un autre type de liaison moins intime et qui me lierait moins. Comme je n’ai pas à me préoccuper constamment de révolution de mon pouvoir de séduction, il me reste assez d’énergie pour faire ce qui m’intéresse et cultiver les quelques talents que je peux avoir. Je n’en suis certainement que plus digne d’intérêt pour mon mari. De plus, cela répond à l’un de mes besoins les plus profonds.
Je pense que le mariage permet aussi des rapports sociaux plus enrichissants. J’ai de meilleurs amis des deux sexes, et en plus grand nombre, que si j’étais seule. J’ai d’excellents amis masculins avec lesquels j’ai des conversations passionnantes ; moi, je ne me soucie pas de les impressionner, et eux n’ont pas besoin de se tenir sur leurs gardes.
Il me semble que la monogamie apporte une liberté d’une certaine qualité et la « nouvelle morale » une autre, mais le prix à payer pour jouir de cette libération par le mariage est élevé : il faut renoncer à beaucoup d’égoïsme pour parvenir à trouver la paix et le bonheur avec une autre personne. Je ne pourrais pas affirmer que mon mari et moi étions faits l’un pour l’autre, car nous avons parfois eu l’impression effrayante du contraire ! Cependant l’institution du mariage, avec sa liberté, nous a garanti l’espace voulu pour nous épanouir en tant qu’individus distincts, et pour approfondir toujours l’unité de notre couple ; nous en avons reçu beaucoup de bonheur.
Quelle est la perle de grand prix ?
De plus, cette unité a donné la vie à quatre autres êtres humains qui, eux aussi, sont heureux. Je ne vois pas comment « l’amour libre » pourrait produire cette qualité-là de bonheur. Sans aucun doute, il satisfait la passion physique. Cependant je me demande quelle tendresse on peut trouver chez un homme qui refuse son nom à l’enfant auquel il va peut-être donner vie et qui ne veut consentir aucun sacrifice pour lui. Quel amour digne de ce nom y a-t-il chez une femme qui ne se préoccupe que d’elle-même, de son partenaire de l’autre sexe et du plaisir d’un instant ?
Lorsqu’on voit la prépondérance donnée au sexe ({NDE : en Occident], on ne s’étonne guère de voir des jeunes, et même des très jeunes, faire de l’assouvissement sexuel « la perle de grand prix », celle qu’il vaut la peine d’acquérir en échange de tous les autres trésors.
Malheureusement, quand la plupart d’entre eux découvrent que les autres trésors sont aussi d’une grande valeur, il est trop tard. Ils les ont déjà gaspillés auprès d’une personne qui ignore quelle différence il y a entre les perles et la verroterie.
Je crois que le Créateur nous a donné le mariage parce qu’il voulait pour nous le plus grand bonheur. Certains me traiteront de naïve, d’autres de romantique. A tous, je ne peux proposer en réponse que le témoignage de ma propre expérience : le mariage m’a apporté beaucoup de bonheur.
Opal L. Gee, La liberté de l’amour, « Christianity today », janvier 1968, traduit de l’Américain publié dans Ichthus n° 7 nov. 1970 page 10 à 12.
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