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Une sanctification dirigée par l’évangile

Au début de ma vie chrétienne, j'ai entendu quelqu'un dire : « La Bible n'a pas été donnée pour augmenter nos connaissances, mais pour guider notre conduite. » Plus tard, je me suis rendu compte que cette déclaration était simpliste, voire erronée. La Bible est beaucoup plus qu'un ensemble de règles à suivre. Elle est avant tout le message de la grâce salvatrice de Dieu par Jésus-Christ. Tout ce que la Bible dit avant la croix oriente vers l'oeuvre rédemptrice de Dieu et tout ce qu'elle dit après la croix, y compris à propos de notre sanctification, découle de cette oeuvre.

Il y a de la vérité dans cette affirmation cependant, et le Saint-Esprit l'a utilisée pour me faire comprendre que la Bible ne doit pas être lue dans le but d'acquérir des connaissances uniquement. Elle mérite, en effet, d'être obéie et mise en pratique dans notre vie quotidienne. Comme le dit Jacques, « Mettez en pratique la parole, et ne vous bornez pas à l'écouter, en vous trompant vous-mêmes par de faux raisonnements » (Jacques 1.22).

Avec mon nouveau discernement, je priais que Dieu utilise la Bible pour guider ma conduite. Puis je commençais avec zèle à chercher à obéir. Je ne connaissais pas l'expression « la poursuite de la sainteté », mais c'était devenu mon objectif principal dans la vie. Malheureusement, je faisais deux erreurs. Tout d'abord, je considérais la Bible comme une sorte de règlement et je pensais que tout ce que j'avais à faire était d’apprendre et mettre en pratique. Je ne savais rien de la nécessité d'être dépendant du Saint-Esprit Saint, de l'importance de ses conseils et de son rôle.

Pire encore, je croyais qu'être accepté par Dieu et que recevoir sa bénédiction dans ma vie dépendaient de mon bon comportement. Je savais que j'étais sauvé par la grâce, par la foi en Christ indépendamment de toutes mes oeuvres. J'avais l'assurance de mon salut et que j'irais au ciel quand je serais mort. Mais, dans ma vie quotidienne, je pensais que les bénédictions de Dieu dépendaient de ma discipline spirituelle, comme par exemple, avoir tous les jours un temps de méditation, ou ne pas commettre sciemment un péché. Je ne pensais pas ceci tout haut, vu la culture chrétienne dans laquelle je vivais, mais inconsciemment, c'était là. Pourtant, cela a été déterminant dans ma vie chrétienne.

Discipulat basé sur la performance

Mon histoire n'est pas rare. Aujourd'hui, les évangéliques pensent trop souvent que l'Évangile n'est que pour les non-croyants. Une fois que nous sommes avons franchi la porte du royaume, nous n'avons besoin de l'Évangile que pour le partager avec ceux qui sont encore à l'extérieur. En tant que croyants, le message que nous avons besoin d'entendre est celui du discipulat. Nous devons apprendre à vivre la vie chrétienne et à être mis au défi. Voilà ce que je croyais et ce que j'ai pratiqué dans ma vie et mon ministère pendant un certain temps. Et c'est ce que la plupart des chrétiens semble croire.

Aujourd'hui, je remarque que la communauté chrétienne est en grande partie basée sur la performance. Et plus nous sommes engagés à suivre Jésus, plus l'état d'esprit est profondément ancré dans la performance. Nous pensons pouvoir gagner ou perdre la bénédiction de Dieu par notre façon de vivre la vie chrétienne.

La plupart des chrétiens ont une idée standard des performances minimums acceptables par laquelle ils évaluent leur acceptation par Dieu. Pour beaucoup, ce standard n'implique pas plus que fréquenter une église régulièrement et éviter les péchés majeurs. Ces chrétiens se caractérisent souvent par un certain degré d'autojustification. Après tout, ils ne se livrent pas aux grands péchés que nous voyons autour de nous. Ces chrétiens ne pensent plus qu'ils ont besoin de l'Évangile. Ils croient que l'Évangile ne concerne que les pécheurs.

Pour les chrétiens engagés, le standard est beaucoup plus élevé. Il comprend la régularité d'un discipline spirituelle, l'obéissance à la Parole de Dieu et la participation à une certaine forme de ministère. Là encore, si nous nous concentrions sur le comportement extérieur, beaucoup seraient plutôt bien notés. Mais ces chrétiens sont encore plus vulnérables à l'autojustification, car ils peuvent avoir tendance à regarder de haut non seulement la société pécheresse qui les entoure, mais aussi les autres croyants qui ne sont pas aussi engagés qu'eux. Ces chrétiens pensent qu'ils n'ont pas besoin de l'Évangile non plus. Pour eux, la croissance chrétienne signifie plus de discipline et plus d'engagement.

Enfin, il y a un troisième groupe. Le standard de de ce groupe comprend plus que les performances extérieures de discipline, d'obéissance et de ministère. Ces chrétiens reconnaissent également la nécessité de traiter les péchés du cœur, comme un esprit critique, l'orgueil, l'égoïsme, la convoitise, le ressentiment et l'anxiété. Ils voient leur manque de régularité à consacrer du temps à la méditation, leur incapacité à témoigner à chaque occasion, et leurs échecs fréquents dans le traitement des péchés du cœur. Ce groupe de chrétiens est beaucoup plus susceptible de se sentir coupable lorsque les membres du groupe ne répondent pas à leurs attentes. Et parce qu'ils pensent que l'acceptation de Dieu est basée sur leurs performances, ils ont peu de joie dans leur vie chrétienne. Pour eux, la vie est comme un tapis roulant sur lequel ils continuent de glisser de plus en plus loin. Ce groupe a besoin de l'Évangile, mais il ne réalise pas qu'il est concerné. Je le sais, parce que je fais partie de ce groupe.

L'Évangile est pour les croyants

Peu à peu, au fil du temps, et grâce à un profond sentiment de nécessité, je me suis rendu compte que l'Évangile concerne aussi les croyants. Quand je l'ai enfin compris, chaque matin, je me suis mis à prier avec un passage de la Bible, comme Ésaïe 53.6, « Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait sa propre voie ; et l'Éternel a fait retomber sur lui l'iniquité de nous tous », puis à méditer : « Seigneur, je suis dans l'erreur. Je me suis tourné vers mon propre chemin, mais tu as chargé tout mon péché sur Christ. C'est grâce à cela que je peux m'approcher de toi et me sentir accepté. »

J'ai compris que la déclaration de Paul dans Galates 2.20, « ma vie maintenant dans la chair, je la vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi », a été faite dans le contexte de la justification (voir versets 15 à 21). Pourtant, Paul parlait dans le temps présent: « je vis maintenant… ». Grâce au contexte, j'ai compris que Paul ne parlait pas de sa sanctification, mais de sa justification. Pour Paul donc, la justification (être déclaré juste par Dieu sur la base de la justice du Christ) est non seulement une expérience passée, mais aussi une réalité présente.

Paul vivait chaque jour par la foi dans le sang versé et la justice de Christ. Chaque jour, il regardait à Christ seul pour son acceptation par le Père. Il croyait, comme Pierre (voir 1 Pierre 2.4-5.), que même nos meilleures actions – nos sacrifices spirituels – ne sont acceptables pour Dieu que par Jésus-Christ. En dehors de Jésus lui-même, personne n'a probablement jamais été un disciple aussi engagé que l'apôtre Paul, à la fois dans sa vie personnelle et dans son ministère. Pourtant, il n'a pas regardé à ses propres performances, mais à la « performance » du Christ comme la seule base de son acceptation par Dieu.

C'est ainsi que j'ai appris que les chrétiens avaient besoin d'entendre l'Évangile tout au long de leur vie, car c'est lui qui continue à nous rappeler que notre acceptation au jour le jour par le Père ne repose pas sur ce que nous faisons pour Dieu, mais sur ce que Christ a fait pour nous par sa vie sans péché, et par sa mort en portant nos péchés. Je commençais à comprendre que nous pouvons nous tenir devant Dieu aujourd'hui aussi justifié que nous ne le serons au ciel, parce qu'il nous a revêtus de la justice de son Fils. Par conséquent, je n'ai pas à effectuer des prouesses pour être accepté par Dieu. Maintenant, je suis libre de lui obéir et de le servir parce que je suis déjà accepté par le Christ (voir Romains 8.1). Ma principale motivation n'est plus la culpabilité, mais la reconnaissance.

Pourtant, même si nous comprenons que notre acceptation par Dieu est basée sur l'œuvre de Christ, nous avons de nouveau naturellement tendance à dériver dans un état d'esprit de performance. Par conséquent, nous devons sans cesse revenir à l'Évangile. Pour utiliser une expression de Jack Miller, nous devons « nous prêcher l'Évangile à nous-mêmes tous les jours ». Pour moi, cela signifie que je retourne toujours à des passages des Écritures tels qu' Ésaïe 53.6, Galates 2.20 ou Romains 8.1. Cela signifie que je répète souvent les paroles de ce vieux cantique : « mon espérance repose sur le sang et la justice de Jésus ».

Non à une « foi facile »

Cette idée que notre acceptation par Dieu est basée uniquement sur l'œuvre du Christ en dehors de nos performances ne risque-t-elle pas de conduire à une sorte de « foi facile » ? Dans sa forme la plus élémentaire, cette notion peut se traduire par « Depuis que j'ai demandé à Christ d'être mon Sauveur, je suis sur mon chemin du ciel, peu importe la façon dont je vis. Ce n'est donc pas grave si je continue ma vie de pécheur. Dieu m'aime et m'accepte de toute façon ».

De la même manière, l'affirmation selon laquelle l'acceptation et la bénédiction de Dieu sont basées uniquement sur l'œuvre de Christ pourrait être utilisée pour dire que la façon dont je vis en ce moment n'a pas d'importance. Si Jésus a déjà « fait le travail » à ma place, alors pourquoi faire l'effort et expérimenter la douleur de traiter le péché dans ma vie ? Pourquoi s'embêter avec la discipline spirituelle et pourquoi dépenser mon énergie physique et émotionnelle pour servir Dieu pendant cette vie terrestre si tout dépend de Christ ?

L'apôtre Paul avait prévu l'émergence d'une telle « foi facile » dans Romains 6.1 quand il a écrit: « Que dirons-nous donc ? Demeurerions-nous dans le péché, afin que la grâce abonde ? » Romains 6.2 répond à la question, « pourquoi prendre la peine ? » : « Loin de là ! Nous qui sommes morts au péché, comment vivrions-nous encore dans le péché ? » Paul ne répondait pas avec un « comment pouvez-vous être aussi ingrat pour penser une chose pareille ? » Non, au contraire, il dit, en effet, « Vous ne comprenez pas l'Évangile. Ne comprenez-vous pas que vous êtes morts au péché, et si vous êtes morts au péché, il est impossible pour vous de continuer à y vivre » (voir Romains 6.3-14).

Nous sommes morts au péché

Nous arrivons maintenant à une grande question. Que veut dire Paul quand il déclare que nous sommes morts au péché ? Évidemment, il ne veut pas dire que nous sommes morts à l'immersion quotidienne dans péché. Si cela était vrai, aucune personne honnête ne pourrait prétendre être justifiée parce que nous péchons tous chaque jour. Aucun d'entre nous n'aime vraiment Dieu de tout son être et aucun d'entre nous n'aime réellement son prochain comme lui-même (voir Matthieu 22.35-40). Il ne veut pas non plus dire que nous sommes morts dans le sens de n'être plus sensible aux tentations du péché, comme certains l'ont enseigné. Si cela était vrai, l'exhortation de Pierre de s'abstenir des passions de la chair serait inutile (voir 1 Pierre 2.11). Alors, qu'est-ce que Paul veut dire ?

Certains commentateurs bibliques croient que Paul déclare seulement que nous sommes morts à la condamnation du péché. Autrement dit, grâce à notre union avec Christ, quand Christ est mort à cause de nous pour prendre la condamnation que méritaient nos péchés, nous sommes également morts à la condamnation du péché. Eh bien, je pense que c'est vrai, mais cela signifie aussi beaucoup plus. Cela implique que nous sommes morts à la domination du péché.

Qu'est-ce que la domination du péché ? Dans Romains 5.21, Paul parle du règne du péché. Dans Colossiens 1.13, il parle de la puissance des ténèbres. Quand Adam a péché dans le jardin, nous avons tous péché par notre union légale avec lui (voir Romains 5.12-21). Autrement dit, en raison de notre identité liée avec celle Adam, nous souffrons tous de la conséquence de notre péché. Une partie de cette conséquence est d'être né dans un monde où règne ou domine le péché. Paul décrit ce que signifie être sous cette domination dans Éphésiens 2.1-3. Il dit que nous étions spirituellement morts ; nous suivions les voies du monde et le diable ; nous vivions dans les passions de notre nature pécheresse et étions, par nature, l'objet de la colère de Dieu.

Cet esclavage de la domination du péché est alors une partie de la peine à purger à cause de notre culpabilité de péché. Cependant, grâce à notre union avec Christ dans sa mort, notre culpabilité qui provient à la fois d'Adam et de nos propres péchés a été à jamais effacée. Étant morts avec Christ à la culpabilité du péché, nous sommes par conséquent également morts à la domination du péché. Nous ne pouvons pas continuer à vivre dans le péché comme un mode de vie dominant parce que le règne du péché sur nous a été supprimé.

Cette mort à la domination du péché est connue sous le nom théologique de sanctification définitive. Elle fait référence à la rupture décisive avec le péché, ou la séparation d'avec le péché en tant que principe dominant dans la vie d'un croyant. C'est un événement ponctuel, qui se produit en même temps que la justification. C'est le changement fondamental opéré en nous par l'action « monergiste » du Saint-Esprit (c'est-à-dire, par l'Esprit agissant seul, sans autorisation ou assistance humaine) quand il nous délivre du royaume des ténèbres et nous transfère dans le royaume de Christ. Cette rupture définitive avec la domination du péché se produit dans la vie de tous ceux qui croient que Christ est leur Sauveur. La justification est impossible sans la sanctification définitive. Toutes deux sont la conséquence de l'œuvre de Christ pour nous.

Considérez-vous comme morts au péché

Donc, nous sommes libres à la fois de la culpabilité et de la domination du péché. Mais à quoi nous sert cette information ? Comment cela peut-il nous aider à vivre en poursuivant une sanctification basée sur l'Évangile ? Les instructions de Paul dans Romains 6.11 sont utiles : « Ainsi vous-mêmes, regardez-vous comme morts au péché, et comme vivants pour Dieu en Jésus Christ ».

Il est important de comprendre ce que Paul dit ici : il ne parle pas de faire quelque chose, mais de croire quelque chose. Nous devons croire que nous sommes morts par le Christ à la condamnation du péché et à sa domination. Mais ce n'est pas en croyant que cela devient une réalité. Nous sommes tout simplement morts au péché, que nous le croyions ou non. Les effets concrets de notre mort au péché ne peuvent être observés que si nous croyons que cela est vrai.

Le fait est que nous sommes coupables en nous-mêmes, mais Dieu ne charge plus la culpabilité sur nous, parce qu'elle a déjà été portée par Christ, notre substitut. La sentence a été purgée. La peine a été payée. Nous sommes morts au péché, à la fois à sa culpabilité et à sa domination. Voilà pourquoi Paul peut écrire: « Heureux l'homme à qui le Seigneur n'impute pas son péché ! » (Romains 4.8).

Vous vous demandez peut-être : « Si je suis mort à la domination du péché, pourquoi ai-je encore à lutter avec des habitudes de péché dans ma vie ? » La réponse à cette question réside dans le mot lutte. Les non-croyants ne luttent pas avec le péché. Ils peuvent chercher à surmonter une mauvaise habitude, mais ils ne considèrent pas cette habitude comme un péché. Ils ne comprennent pas le péché comme un acte dirigé contre un Dieu saint. Les croyants, d'autre part, luttent avec le péché en tant que tel. Nous voyons nos paroles, nos pensées et nos actes pécheurs contre Dieu, et nous nous sentons coupables à cause de cela. Voilà pourquoi nous devons continuer à revenir à l'Évangile. Nous considérer comme morts au péché, c'est croire à l'Évangile.

Cela ne signifie pas qu'il suffit de croire l'Évangile et de vivre dans le péché avec complaisance. Absolument pas ! Regardons à nouveau les paroles de Paul dans Romains 6.1-2. Nous sommes morts à la fois à la culpabilité du péché et à sa domination. Bien que le péché mène une guerre contre nous (d'où notre lutte), il ne peut pas régner sur nous. Cela fait aussi partie de l'Évangile. Mais le succès de ce combat avec le péché commence par la croyance profonde dans nos cœurs que, indépendamment de nos échecs et de nos luttes, nous sommes morts à la culpabilité du péché. Nous devons croire que même si nous échouons souvent, il n'y a aucune condamnation pour nous (Romains 8.1).

William Romaine, l'un des leaders du réveil spirituel du 18ème siècle en Angleterre, a écrit ceci : « Aucun péché ne peut être crucifié ni dans votre cœur, ni dans votre vie, à moins d'être d'abord pardonné dans votre conscience…. S'il n'est pas mortifié dans sa culpabilité, son pouvoir ne peut être maîtrisé »¹. Romaine veut dire que si vous ne croyez pas que vous êtes morts à la culpabilité du péché, vous ne pouvez pas avoir confiance en la capacité de Christ à maîtriser la puissance du péché dans votre vie. Donc, pour traiter avec le péché, il faut commencer par croire l'Évangile quand il dit que vous êtes morts à la culpabilité du péché.

Sanctification progressive

La guerre envers nos mauvaises habitudes et la recherche du modèle de Jésus sont généralement appelées sanctification. Mais parce que le terme de « sanctification définitive » est utilisé pour décrire la délivrance ponctuelle et définitive de la domination du péché, il est utile de parler de croissance chrétienne dans la sainteté comme « sanctification progressive ». Le mot « progressive » indique une croissance continue dans la sainteté au fil du temps. Les auteurs du Nouveau Testament parlent aussi bien de croissance (voir 1 Corinthiens 6.9-11 ; Éphésiens 2.19-21 ; Colossiens 2.19 ; 2 Thessaloniciens 1:3), que de persévérance continuelle (voir 2 Corinthiens 7.1 ; Hébreux 12.14 ; 2 Pierre 3.18). Dans le christianisme authentique, il n'y a pas de place pour les chrétiens stagnants, auto-satisfaits et légalistes. Au contraire, nous devrions chercher à nous développer selon le modèle de Christ jusqu'à notre mort.

Cette sanctification progressive implique toujours une discipline spirituelle, telle que la lecture de l'Écriture, la prière, et la communion régulière avec d'autres croyants. Elle implique également de mettre à mort les actions pécheresses du corps (voir Romains 8.13) et le développement d'un caractère semblable à Christ (voir Colossiens 3.12-14). Et très important, elle implique une dépendance complète envers Christ pour recevoir la force de faire ces choses, car nous ne pouvons pas grandir par notre propre force.

Donc, la sanctification implique beaucoup de travail et de dépendance envers Christ ; ce que j'appelle « effort dépendant ». Et cela signifie toujours que nous serons déçus par nos performances. Pour un chrétien grandissant, le souhait sera toujours supérieur aux performances, ou du moins, aux performances perçues. Qu'est-ce qui nous permet de tenir face à cette tension entre le souhait et la performance ? La réponse est l'Évangile. C'est l'assurance dans l'Évangile que nous sommes bien morts à la culpabilité du péché et qu'il n'y a pas de condamnation pour nous grâce Jésus-Christ qui nous motive et nous maintient constants face à cette tension.

Restons toujours centrés sur l'Évangile. En grandissant dans la sanctification, nous voyons naturellement de plus en plus nos péchés. Au lieu de nous conduire au découragement, cela devrait nous ramener à l'Évangile. L'Évangile rappelé chaque jour est la seule motivation durable pour poursuivre la sanctification progressive, même dans les moments où nous ne voyons pas d'avancée. C’est pourquoi j'utilise l'expression « sanctification dirigée par l'Évangile ». Voilà pourquoi nous avons besoin de « nous prêcher l'Évangile à nous-mêmes tous les jours ».


1 La citation de William Romaine vient de son livre « The Life, Walk and Triumph of Faith » (La vie, la marche et le triomphe de la foi) (Cambridge, Angleterre : James Clarke and Co. Ltd., 1793), p. 280.

Publication : « Good News: The Gospel for Christians » (Bonne nouvelle : L'Évangile pour les chrétiens) mai / juin 2003, vol. 12, n° 3, pages 13-16

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Initialement publié sur Modern Reformation.

Traduction : Myriam Legrand

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