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Des jours de 24 heures, des semaines de sept jours, des années de 365 jours. Voilà une ressource distribuée à toute l’humanité de manière parfaitement égale. On peut comparer le temps à un capital que Dieu nous confie, et dont il nous demande de faire bon usage. Dans un article précédent, nous avons médité sur la nécessité de ne pas vivre une « vie de fou ». Pour équilibrer le propos et faire taire tous ceux qui seraient tentés de gaspiller leur « capital-temps » par une vie de paresse ou dans des activités inutiles, il est important maintenant de réfléchir à cette exhortation de l’apôtre Paul : « Rachetez le temps, car les jours sont mauvais » (Ephésiens 5.16).

« Enseigne-nous à compter nos jours »

Racheter le temps. On doit le comprendre comme une invitation à faire le meilleur usage possible d’une ressource rare et précieuse. « La réserve de temps est limitée. Peu importe à quel point la demande est élevée, la réserve n’augmente jamais. Le temps est une denrée périssable qui ne peut être entreposée. Le temps d’hier est perdu pour toujours, il ne reviendra jamais », commente Peter Drucker, cité par Kevin DeYoung dans « Vie de fou » (éd. Impact).

Nos contemporains, conscients de cette réalité, sont facilement tentés par la mentalité « Carpe Diem » : profiter de l’instant présent… mais pas toujours de manière très intelligente. Or dans le contexte d’Ephésiens 5.16, Paul veut au contraire nous rappeler qu’il existe une manière chrétienne d’utiliser son temps : viser la sanctification, c’est aussi employer notre temps pour vivre la vie de lumière à laquelle nous sommes appelés. Si Dieu nous a fait le cadeau du temps, c’est pour que nous portions du fruit à sa gloire, pour que nous le servions en accomplissant les bonnes œuvres qu’il a préparées d’avance pour nous.

S’amasser des trésors dans le ciel

Après avoir dépeint la brièveté et la vanité de la vie, l’Ecclésiaste délivre cette conclusion : « Crains Dieu et observe ses commandements, c’est là tout l’homme » (Ecclésiaste 12.13). L’auteur nous exhorte à profiter des belles choses de la vie, à savourer le présent, mais en se souvenant que Dieu fera passer toute œuvre en jugement et que l’essentiel réside dans l’obéissance à Dieu. Ceux qui, donc, prennent conscience que la vie passe vite et qui, dans le même temps, ont la perspective de l’éternité, travaillent à s’amasser des trésors dans le ciel plutôt que sur la terre. De toutes leurs forces. De tout leur cœur. Avec persévérance. Bref, ils rachètent le temps. Racheter le temps, cela implique concrètement au moins quatre choses dans notre quotidien.

  1. Renoncer à la paresse

Tout d’abord, renoncer à toute paresse. Nous devons résister à la tentation de mener une vie de fou, mais nous devons aussi résister à la tentation de sombrer dans la nonchalance et l’oisiveté. Le livre des Proverbes est sans pitié à l’égard des paresseux. Dans son livre « Propos sur le temps » (éd. LLB), André Adoul invite les chrétiens à s’astreindre à une véritable discipline pour persévérer dans le travail et dans de saines activités. Tout commence par cet état d’esprit.

  1. Agir maintenant

Puisque nous n’avons aucune assurance du lendemain, travaillons aujourd’hui, encourage John MacArthur dans son commentaire sur les Ephésiens. Il raconte l’histoire vraie de Kefa Sempangi, un pasteur africain qui a échappé de justesse avec sa famille à la répression et à la terreur en Ouganda et qui s’est établi aux Etats-Unis. Un jour, sa femme lui a simplement dit : « Demain, j’irai acheter des vêtements pour les enfants ». Les deux ont fondu en larmes, parce que c’était la première fois depuis de nombreuses années qu’elle avait osé utiliser le mot « demain ».

Oui, « demain » est un cadeau incertain. C’est aujourd’hui qui faut racheter le temps. D’autant plus que « les jours sont mauvais », ajoute le texte des Ephésiens : quand donc, dans ce monde mauvais, l’occasion se présente de faire le bien, il faut la saisir et y consacrer toute notre énergie. Cela commence par de petites choses : prier pour tel ami dont on vient d’apprendre de mauvaises nouvelles, rendre un service à notre conjoint ou à un voisin, s’engager plus activement dans l’église locale, faire un don à une organisation missionnaire, se réconcilier avec un frère ou une sœur, donner un sandwich et un évangile à un mendiant, visiter une personne seule à l’hôpital, etc. Nous devons avoir à l’esprit les deux mêmes objectifs que le Fils de Dieu, qui est venu dans ce monde pour glorifier son Père (Jean 17.4) et pour servir (Marc 10.45). André Adoul résume : « Chaque événement, bon ou mauvais, agréable ou pénible, devrait être pour moi une occasion à saisir pour pratiquer le bien et rendre un témoignage authentique à Jésus-Christ, en paroles ou en actes ».

  1. Lutter contre les voleurs de temps

Même si l’on ne peut pas « optimiser » son temps à l’infini, on peut mettre toutes les chances de son côté pour résister à ce qu’André Adoul appelle les « voleurs de temps ». Malicieusement, il rappelle par exemple que celui qui passe trente minutes par jour devant son miroir aura, au bout de 48 ans, perdu une année entière à se regarder dans la glace… Il encourage encore ses lecteurs à dire non avec fermeté aux démarcheurs téléphoniques, à prendre des mesures pour ne pas passer des heures dans les embouteillages et à veiller à la consommation des écrans.

  1. Résister aux écrans et à l’hyperconnectivité

Ce dernier point est tellement important que Kevin DeYoung y consacre un chapitre entier dans « Vie de fou », convaincu que les écrans et les nouvelles technologies risquent « d’étouffer notre âme ». Beaucoup trop de chrétiens, selon lui, sont « vaincus par ce vif désir d’être connectés », de regarder constamment leurs notifications, de faire des pauses dans leur travail pour aller se perdre sur Youtube ou les réseaux sociaux, de répondre à toutes les sollicitations de leurs centaines d’amis virtuels, de chercher à être constamment informés de tout ce qui se passe dans le monde, etc. Il le résume ainsi : « Nous sommes occupés à être occupés. Plutôt que de nous demander à quoi nous pourrions occuper notre temps libre, nous nous satisfaisons de superficialité et de passer notre temps à passer notre temps ». Combien d’heures perdues ! Il est certain qu’avec un peu de discipline et de volonté, nous pourrions ici gagner chaque jour un nombre substantiel de minutes et augmenter ainsi notre capital-temps que nous pourrons utiliser d’une manière plus utile.

Rachetez le temps ! Moïse le disait déjà en d’autres termes, des siècles plus tôt : « Enseigne-nous à compter nos jours, afin que nous conduisions nos cœurs avec sagesse » (Psaume 90.12).


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