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C’était une journée difficile à l’église. Ce qui était censé être une expérience de culte bénie et significative ressemblait plutôt à un coup de poing dans l’estomac.

Que s'était-il passé ? Ceux qui étaient en position d'autorité s'étaient comportés comme d'égoïstes tyrans.

Nous en trouvons les caractéristiques en 1 Samuel. Les fils d'Eli, qui servaient au temple, y sont décrits par l'auteur comme des «hommes sans valeur» (v. 12). Cela nous peine de lire que ces leaders «ne connaissaient pas le Seigneur» (v. 12). Dans les versets 13 à 17, nous voyons comment ils profitaient sans scrupule de leur rôle et du peuple. Alors qu'un adorateur mettait de côté le restant de l'offrande de paix pour sa famille, un des serviteurs du prêtre profitait de l'occasion pour passer. Ces hommes de main se promenaient avec une fourchette à trois dents à la main,  s'approchaient de la famille et mettaient -sans gêne- leur fourchette dans le plat, pour récupérer le maximum de viande à ramener aux leaders. (v 13-14) Les prêtres n'étaient pas affamés. Il leur était déjà réservé la poitrine et la jambe droite de l'animal (Lev. 7.28-36). De plus, ces intimidateurs sacerdotaux exigeaient des morceaux de viande crue de la part de l'adorateur (v. 15) avant d'offrir la partie grasse au Seigneur. La situation était telle que si l'on avait l'audace de rappeler au serviteur que le Seigneur devait être honoré en premier, il menaçait d'user de la force (v. 16). En résumé, l'écrivain dit: “Ces jeunes gens se rendaient coupables d'un très grand péché devant l’Éternel, parce qu'ils traitaient avec mépris les offrandes faites à l’Éternel” (v17).

Oui, c'était une journée difficile à l'église. En fait, c'était une saison difficile. Ces hommes n'avaient aucun respect pour la gloire de Dieu et pour le bien des gens. Ils étaient absolument imbus d'eux-mêmes.

Cette tendance progressive à l’abus et au privilège de position dans l’église est subtile. L’homme avec la fourchette à trois dents n'est pas sorti de nulle part. Il était le produit de la culture dans laquelle il baignait (v.13). Par conséquent, il s'avère utile d'identifier quelques modèles qui peuvent nous donner une idée du type de sol qui fait fleurir ces fruits puants dans la communauté de croyants. Appelons-les les six modèles problématiques des tyrans pastoraux.

1. Ils éclipsent la gloire due à Dieu en se l’appropriant

Ces types étaient des spécialistes pour être “à côté de la plaque”. Je suis préoccupé par les pasteurs qui semblent beaucoup plus impressionnés par eux-mêmes et leur intelligence que par la sagesse de Dieu dans l'évangile. Comment pouvez-vous considérer ce qu'ils font de la Parole de Dieu. Est-elle prêchée, ou est-elle utilisée comme “perche à selfie” par le pasteur? Si tout le but de la vie est de glorifier Dieu, on ne peut certainement pas exiger un autre but pour tout ministère. Dans le ministère, certains font preuve d'un zèle rivalisant avec celui des constructeurs de la tour de Babel, en travaillant dur pour se faire un nom, et ainsi perdent de vue l'essentiel. La gloire revient à Jésus, et non à nous-mêmes. Souvenons-nous qu'il faut que lui croisse, et que nous diminuions. Ce n'est pas l'inverse.

2 . Ils utilisent le ministère pour se servir eux-mêmes et non pas Dieu et les autres

Les fils sans valeur d'Eli considéraient le peuple comme leurs serviteurs plutôt que comme des personnes qu'ils pouvaient servir. Dès qu'un pasteur commence à estimer que les gens et le ministère sont pour lui-même plutôt que de servir sa congrégation, il est en difficulté. On oublie parfois que le mot «ministère» signifie service. Toute notre vie doit être un service. Paul dit que ceux qui dirigent doivent se considérer comme des serviteurs (1 Cor. 4.1,8) Jésus exige de tous ceux qui le suivent d'être des serviteurs (en particulier ceux qui sont à la tête et qui peuvent être tentés de se laisser servir). Après tout, c'est ainsi qu'il a vécu et qu'il s'en est allé (Marc 10.43-45). Les pasteurs doivent veiller à ne pas s'estimer supérieurs au troupeau et de s'en tenir à distance. Ils doivent être au service de Dieu et des siens.

3 . Ils sont à l’aise pour innover

D'où venait l'idée de se promener fourchette en main pour se servir dans le plat des gens du peuple ? Certainement pas de la Bible. Moïse n'a jamais recommandé une chose pareille. Je suis sûr que certains “génies” ont pu trouver une explication raisonnable pour justifier une telle conduite. De tous temps, il en a été ainsi. Quelqu'un est à l'initiative d'une “bonne” idée, et d'autres le suivent. Le seul problème, c'est que ce n'est pas ce que Dieu demande. Cela vaut aussi pour notre époque : nous sommes souvent prompts à innover et lents à nous remettre en question. Il est plus rapide de se lancer dans quelque chose qui ressemble à une bonne idée plutôt que de demander si la Parole de Dieu fournit des instructions supplémentaires ou contradictoires à ce que nous initions. Prenons par exemple le phénomène moderne d'une église ayant plusieurs campus où le sermon du prédicateur est diffusé sur vidéo. D'où est-ce que cela vient? Pourquoi fait-on cela? Où trouvons-nous cela dans les Écritures? Qu'est-ce que cela implique pour une église qui se réunit à un endroit spécifique, à une heure spécifique, dans un but spécifique? Notre réflexe d'occidentaux du XXIe siècle consiste à faire une belle place à l'innovation dans la mesure où elle augmente notre influence. Mais si une telle innovation changeait radicalement ce que nous sommes supposés être et faire? L'innovation n'est pas toujours mauvaise, mais elle n'est pas nécessairement positive non plus. Les pasteurs ne sont pas des hommes d'affaires. Par conséquent, nous devrions être prudents envers l'innovation. Il se peut que, sous couvert de nouveauté, nous mettions nos églises – et nous-mêmes – en difficulté. Restons proches de la révélation biblique.

4 . Ils exercent une autorité suffocante

À qui ces hommes rendaient-ils compte ? Eli fermait les yeux sur la situation. Le peuple ne pouvait pas faire grand chose. Il en résultait que le règne tyrannique de ces hommes s'était imposé au peuple avec une autorité suffocante. Malheureusement, ce type de situation se produit encore aujourd'hui dans des églises. Plutôt que de voir leur autorité basée sur la Parole et restreinte à cette seule Parole, certains pasteurs pensent qu'ils ont une autorité inhérente et universelle. Ce type de leadership dépasse la Parole et dépasse ses limites, décrétant une autorité absolue même sur les parties les plus intimes de la vie des gens, là où le pasteur n'a pas lieu d'aller mettre son nez. Souvent, un tel pasteur usera de la Parole pour reprendre sa congrégation, sans pour autant se soumettre lui-même à cette même Parole. Cette hypocrisie exaspère les croyants et leur ôte la joie de se réunir. Ce type d'intimidation ressemble plus à l'occupation romaine du temps de Jésus que du modèle de roi serviteur qu'il modelait (Marc 10). 

5 Ils montrent peu de respect pour le sérieux du ministère

Les fils d'Eli ne donnaient pas l'impression de ressentir la charge du ministère. S'il en avait été autrement, ils n'auraient pas dormi avec des femmes dans le temple ou volé des portions de l'offrande. Le ministère se préoccupe de deux des choses les plus importantes au monde : la gloire de Dieu et les âmes des personnes. Si nous perdons cela de vue, alors le ministère perd sa valeur. Tout ce qu'un pasteur accomplit doit être jugé à l'aune de la gloire que cela apporte, ou non, à Dieu. En outre, nous devons nous rappeler que l'éternité est déterminée par ce que les gens font de la Parole de Dieu. Nous pouvons soit aider, soit entraver cette œuvre. Cela inclut non seulement ce que nous prêchons, mais aussi notre façon de vivre et de diriger l'église. Le ministère n'est jamais à prendre à la légère.

6 . Ils oublient l'Oeuvre du Seigneur

C'est ce qui me fait le plus peur dans ce passage: ces hommes n'étaient pas affectés par l’œuvre de Dieu pour eux. Si un pasteur perd de vue qu'il est un grand pécheur et que Jésus est un grand Sauveur, il est dans une impasse. Qu'il ne soit jamais dit de nous que nous avons ignoré l’œuvre du Seigneur et que nous avons méprisé le sang de l'alliance. La croix tachée de sang du Calvaire était pour nous. Les cris de désolation étaient pour des pécheurs comme nous. L'Agneau de Dieu a été mis à mort pour nous. Que Dieu nous préserve de nous sentir à l'aise de minimiser, de relativiser ou d'obscurcir la gloire assourdissante de la croix. Par la grâce de Dieu et pour le bien de son Église, que les pasteurs n'oublient jamais l’œuvre de la croix.

Le pasteur-intimidateur a oublié la Parole de Dieu et la valeur de Dieu. Il n’est pas étonnant qu'il ait peu de considération pour le peuple de Dieu. Que le Berger en Chef protège son troupeau de tels hommes aujourd'hui.


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