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Pourquoi du « faux féminisme » ?

Vous êtes peut être comme moi:

Vous n'êtes pas une féministe militante et vindicative, et n'adhérez pas à ce que les médias choisissent de nous montrer du féminisme. Vous n'iriez jamais camper torse nu devant des institutions de l'État, à l'instar des FEMEN. Vous ne vous joindriez pas non plus aux manifestations des « ni putes ni soumises ».

Vous êtes plutôt apaisée au sujet des clichés liés aux différences entre les genres sexuels… les hommes ouvrent les boites de cornichons récalcitrantes, et les femmes se font tourner en bourrique pour trouver -encore- ce qu'on va manger ce soir…

Peut être même que vous ne souffrez pas des différences de salaires entre hommes et femmes dans le monde du travail. Le fait bien réel que vous réalisez plus de taches ménagères que votre mari ou passez plus de temps avec vos enfants que lui n'est pas offensante pour vous.

Malgré tout ça, je dois confesser que je me suis débattue longtemps avec un sentiment d'injustice sur une différence fonctionnelle que l’on retrouve dans certains milieux chrétiens évangéliques entre les hommes et les femmes au sein du couple et dans l’Église,. ( Je suis consciente que ce point n'est pas représentatif de l'ensemble de la communauté évangélique de la francophonie).

Quelle place pour la femme dans l’Église ?

Pourquoi les hommes avaient-ils accès a un rôle auquel les femmes n'avaient pas droit selon certains textes bibliques ?

Je parle de la prédication (Selon 1 Timothée 2.12 parmi d'autres) (Je pense que le leadership peut aussi être un champ de bataille pour certaines, je ne le mentionne pas ici car il n'était pas le mien.)

J'ai eu des sentiments très conflictuels à ce sujet.

Je savais que Dieu ne fait pas acception de personnes (Actes 10.34, Pierre reconnaît que Dieu ne fait pas acception de personnes, c'est à dire qu'il ne préfère pas, dans le contexte, les juifs aux païens. Dans Jacques 2.1, nous sommes encouragés, à l'image de notre Sauveur, à ne pas faire acception de personnes entre les riches et les pauvres).

J'ai toujours supposé que cette caractéristique de Dieu s'étendait aussi bien aux hommes qu’aux femmes.

Malgré cela, je trouvais que Dieu faisait du favoritisme en faisant aux hommes la part belle dans l'Église.

Je me sentais profondément blessée d'être écartée a priori d'un rôle que je pensais pouvoir remplir aussi bien qu'un homme. Parfois même mieux. J'étais convaincue que Dieu m'avait créée aussi bien articulée mentalement qu'un homme, aussi logique, capable, que n'importe lequel d'entre eux.

Quelle place pour la femme dans le couple ?


En parallèle, je luttais avec le problème de la soumission des femmes à leur mari dans le couple (selon Éphésiens 5.22)

Ma frustration et mon sentiment que les femmes étaient reléguées au statut « d'être humain de seconde zone » n'ont fait qu'augmenter en me mariant.

J'étais extrêmement partagée. Tout en croyant que Dieu fait toute chose bonne, et que Sa Parole est vraie pour tous et en tout temps, ce petit passage me faisait l'effet d'avoir été comprise avec mon intelligence, mais rejetée par mon cœur blessé.

Avec le temps, quelques lectures, quelques conversations avec mon mari, d'autres femmes, la confrontation à la Parole de Dieu et l’éclaircissement du Saint Esprit, voici ce qui a été le début d'un changement de cœur pour moi :

1-Les différences de fonction entre les hommes et les femmes ne sont pas une différence de valeur .

(Dès les premiers instants de la création du monde, nous voyons en Genèse 1.27 « Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu, il créa l’homme et la femme.”)

2-Le problème vient de notre compréhension trop culturellement influencée du statut du prédicateur, et de la conception négative de la soumission qu'a le monde.

3- Si Dieu a prévu ce cadre pour les femmes dans l’Église et dans leur couple, alors c'est une bonne chose -un cadeau- et non une prison. Ce cadre à été prévu afin que nous soyons transformées dans notre féminité et notre sainteté pour un jour ressembler à Jésus.

Comme le monde, je me rends compte que je considérais la prédication comme le privilège ou l'honneur ultime dans l’Église .
Comme le monde je me disais que forcément celui qui est devant est le meilleur, et le plus apprécié, et le mieux reconnu…

Comme le monde, je me disais que la soumission est patriarcale et dégradante.


Alors que pour Dieu la prédication ou le leadership n'est pas un meilleur rôle, mais un rôle différent. Pour Dieu la soumission n'est pas le moins beau rôle, elle est un rôle différent. C'est nous, les humains, qui avons imposé un système de valeur sur ce que Dieu avait déclaré simplement différent et surtout, bon !

Ceci m'a mené à la triste constatation suivante. Ce que je désirais, au plus profond de moi, n'était pas un ministère de la Parole. Mais l'honneur et la reconnaissance qui l'accompagnent parfois. Ce que je désirais était de ne pas être soumise à mon mari, ni même à Dieu…

Ceci rabaissait ma lutte, non à une défense des droits de la femme, une juste cause de l'opprimée contre le système patriarcal archaïque, mais à un problème d'orgueil très personnel.De’idolâtrie,de l'auto-promotion…

Pourquoi la repentance ?

J'ai eu besoin de renoncer à la haute opinion que je me faisais de moi même et confesser mon péché. J'ai dû examiner mon cœur. Pourquoi me rebellais-je contre ce que la Bible m'apprenait des choix de Dieu.

Étais-je meilleure juge que Dieu pour penser qu'Il avait mal jugé d'écarter les femmes du pupitre dans l’Église ? Qu'Il avait mal choisi de faire des femmes les aides de l'homme et non l'inverse ?

Non dans mon cas, c'était de l'orgueil.

Parfois, je me dis que si Dieu avait interdit aux femmes de manger des bananes dans l'Église, mais l'avait permis aux hommes, je me serais insurgée contre cela aussi.

Le triste constat est que je suis un être jaloux et orgueilleux, et que j'ai besoin d'abandonner mes pensées erronées au pied de la croix,

La seule chose que je veux voir de bien en moi, c'est que Dieu voit le bien en moi, c'est à dire Jésus. Seul lui vivant en moi est digne de quoi que ce soit. Je dois mourir pour qu'il vive, et renoncer a mes ambitions pour promouvoir les siennes.

Mes conclusions, à ce stade de mon cheminement sont les suivantes :

Je veux apprendre en quoi mon « instruction dans un esprit de paix et avec une parfaite soumission » (1 Timothée 2.11-12) à l'Église, est un cadeau sur mesure de Dieu aux femmes. Je voudrais explorer quelle forme cela va prendre et ce que cela veut dire pour mon ministère…

En y réfléchissant et en parlant avec d'autres femmes dans le ministère, j'ai été convaincue que Dieu m'a équipée pour son service, comme il équipe tout chrétien.

Malgré ce cadre très clairement fixé dans sa Parole, il a choisi de me créer femme et ne souhaite pas que je me limite dans ma vie de disciple. Dans ce cadre, je découvre avec joie de vraies et belles relations avec mes sœurs en Christ lors de lectures de la Bible en un a un. Avec mon mari, nous vivons de beaux moments de communion avec de jeunes couples que nous formons au mariage. Je progresse dans ma lecture de la Bible en m'exposant à une exégèse plus pointue et j'affine ma théologie grâce a des formations et des prédicateurs sur internet. Bref, je vois une belle diversité et une vraie joie a être une femme au service de Dieu.

Je veux explorer comment Dieu prévoit la soumission dans mon couple. Dieu n'a pas donné avec cet enseignement un manuel précis. Libre à chaque couple, devant la Bible et devant Dieu, d'exprimer leur soumission (pour les femmes) et leur amour sacrificiel (pour les hommes) l'un a l'autre. Chez nous, c'est source de discussions et de partages intenses avec mon époux, ou nous confrontons nos visions de nos rôles respectifs, et pouvons nous corriger, nous encourager, nous livrer mutuellement à ce sujet. Cela fait grandir notre intimité avec Dieu et l'un avec l'autre.

Pour le moment, ce qui est clair à ce stade c'est que je refuse que ce soit mon orgueil qui dirige mes pensées dans ce domaine. Comme celui de tout chrétien, homme ou femme, mon travail est d'apprendre à voir comme Il voit. À aimer ce qu'Il aime, et rejeter ce qu'Il rejette. À bénir et louer sa Sagesse, quand il a choisi de différencier l'homme et la femme. Bref, à ajuster mes « lunettes » à Sa vue au contact de Sa Parole.

 


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