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Quel est le point commun entre le veau d’or, la construction du temple de Salomon, le jardin d’Eden, ou encore la nouvelle création de Dieu décrite dans les deux derniers chapitres de l’Apocalypse ? C‘est la culture, ou plutôt l’interaction entre la culture et la foi. Il est même plutôt question de la manière dont le peuple de Dieu interagit avec la culture qui l’entoure tout en maintenant une allégeance radicale à son Dieu. Cette interaction n’a bien sûr jamais été facile. D’ailleurs cette tension entre appartenance à Dieu et vie dans le monde, tout chrétien peut un jour la ressentir avec plus ou moins de force. 

C’est cette tension qui conduit diverses traditions et théologies chrétiennes à se positionner de manières diverses par rapport à la culture. Certains militent pour un retrait plus ou moins important, soulignant la soumission du monde à la présence du péché. D’autres affirment les dimensions bénéfiques de la culture humaine, bien qu’elle soit empreinte de rébellion ou de péché. 

De la théologie…

Cette tension, si elle reste toujours en partie présente, est appréhendée d’une manière particulière par la théologie réformée qui est la mienne. L’engagement culturel est dirigé dans deux directions :

  • la première est une dimension négative. La présence du péché dans le monde ne valide pas cependant un rejet pur et simple de notre monde. Mais l’une des conséquences les plus importantes du péché sur la culture est la présence de toutes sortes d’idoles. C’est le cas des Baal ou du Moloch « mangeur » d’enfants dans l’Ancien Testament. C’est aussi le cas des empires politiques que nous avons connus au XXe siècle, ou celui de nos empires économiques actuels. 
  • La deuxième est une dimension positive. Tous les aspects de l’humanité sont touchés par le péché, mais ils ne sont pas entièrement pervertis. C’est ce qui est parfois appelé « grâce (ou bonté) commune ». Dieu par un acte de bonté commun envers tous les êtres humains, nous permet de vivre, de connaître, d’aimer, d’inventer, et de nous émerveiller de la création. C’est pourquoi toute culture reflète encore en partie des éléments de vérité, de bonté, et de beauté.

Dieu, par sa bonté, permet encore aujourd’hui que tout le monde, chrétien ou non, puisse mettre en œuvre ses dons artistiques, ses capacités et son imagination. Cela est possible parce que l’image de Dieu en nous (un Dieu créatif et artistique) est préservée de la destruction complète que la chute aurait pu entraîner. Tous les êtres humains participent d'une certaine manière au mandat culturel de Genèse 1. 

Ces deux dimensions donnent une direction à ce que j’appelle l’apologétique culturelle, définie comme « la démonstration de la vision biblique du monde à travers notre culture ». Ma conviction principale par rapport à notre interaction avec la culture est qu'à travers toute culture humaine, c'est une vision du monde qui se dévoile. Ainsi, notre vision du monde (idéologie, religion, philosophie, spiritualité, etc.) unifie tous les domaines de notre vie, et la culture est le moyen par lequel elle s’exprime – individuellement ou collectivement. 

… à la pratique

Comment pratiquer l'apologétique culturelle ? Rappelons que celle-ci tente de présenter la pertinence et la vérité de la vision biblique du monde tout en étant en dialogue avec la culture. Si elle est essentiellement dialogue et interaction, l'apologétique culturelle peut se manifester en trois étapes plus ou moins distinctes. 

La première est de chercher à comprendre la culture qui nous entoure. Pour cela, nous pouvons appliquer à la culture un certain nombre de méthodes d'interprétation nous aidant à aller au-delà d'une considération superficielle de la culture. Il ne suffit pas en effet de nous contenter d'observer la culture (un film, le dernier grand prix littéraire, etc.), mais de la comprendre de l'intérieur. Par exemple, nous pouvons chercher à « lire » un film de la manière dont nous lisons la Bible. Nous cherchons à comprendre son auteur, sa signification, son symbolisme. Ensuite, nous pouvons chercher à mettre en perspective les thèmes principaux de ce film avec d'autres œuvres du même auteur. 

La deuxième étape de notre apologétique culturelle est d'identifier le centre de la vision du livre, de la peinture, du mouvement culturel étudié. L’apologétique culturelle cherche ici à révéler la vision du monde qui « irradie » d’une oeuvre ou d’un phénomène culturels. Cette étape est fondée sur la conviction que toute culture parle, en paroles ou en actes, de ce que l’on croit. Il nous appartient d’écouter et d’entamer le dialogue. Le centre de cette vision du monde sera souvent cette recherche absolue qui conduit le plus souvent vers une forme d'idolâtrie. Par exemple si le plaisir n'est pas en soi mauvais, il devient idolâtrie lorsqu'il est placé au centre d'une vision du monde. 

Après avoir identifié le centre idolâtre d'une culture (ou d'un object culturel), la troisième étape consiste à apporter la réponse biblique. C'est ce qui constitue la dimension proprement apologétique. Si par exemple le plaisir est l'idole en question, nous devrons présenter ou démontrer comment une vision biblique du monde apporte la seule réponse possible à notre quête du plaisir. Cette démonstration de la vision biblique du monde peut bien sûr elle aussi se faire par l'intermédiaire de la culture. 

Promouvoir l'apologétique culturelle

C’est cette vision de l'apologétique culturelle qu’un nouveau site, Visio Mundus, essaie de promouvoir. À travers tout ce qui fait notre culture, nous essayons de discerner les idoles et de manifester la grâce et la transformation que Dieu met en œuvre  dans le monde. Nous considérons en particulier qu'en étant attentifs à la culture contemporaine, nous pourrons discerner les visions du monde véhiculées et ainsi mieux témoigner de notre foi. 


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