Ces derniers jours, de nombreux observateurs l’ont souligné à juste titre, en s’en prenant aux auditeurs d’une salle de concerts parisienne, Le Bataclan, les terroristes visaient non seulement une population, mais encore sa culture.
Or, l’action destructrice des djihadistes n’a pu empêcher un autre spectacle, absolument extraordinaire, celui de femmes et d’hommes qui ont risqué leur vie pour sauver celle des autres.
Dans le théâtre macabre des attentats de Paris, en marge du programme infernal qui a fait gémir une nation entière – et le monde entier avec elle –, des gestes rappelant l’Évangile ont été mis en scène à maintes reprises. Alors même que la musique insoutenable d’une fusillade meurtrière retentissait, de magnifiques échos de la Bonne Nouvelle étaient perceptibles.
Une scène qui a ému le monde
Pourtant, un jeune homme, Sébastien, lui-même accroché en hauteur à une bouche d’aération, à proximité d’une fenêtre, fait le choix de rentrer dans le bâtiment pour tendre la main à la femme désespérée, qui n’en peut plus, et s’apprête à lâcher prise. Le sauvetage est réussi.
Un sauvetage coûteux
Mais pas à n’importe quel prix. Sébastien est ensuite récupéré comme otage par les terroristes. Presque miraculeusement, il survivra à cette épreuve, et à cette séquence improbable d’événements tragiques. La femme enceinte aura même l’occasion, grâce à Twitter, de faire la connaissance de son sauveur.
Ce sauvetage nous fournit une illustration puissante de l’Évangile. Sébastien a renoncé à sa propre sécurité pour sauver la vie d’une femme en détresse. Jésus-Christ, de son côté, a non seulement risqué sa vie pour sauver celle des autres ; il l’a offerte volontairement.
Mais le geste de Sébastien n’évoque pas seulement le sacrifice de Christ. Il illustre aussi l’appel de Christ adressé à tous ses disciples. Christ nous demande de mettre nos intérêts propres de côté, au quotidien, et de répondre aux besoins des personnes qui nous entourent. La plupart des gestes que nous poserons dans ce sens n’auront rien d’héroïque, contrairement à celui de Sébastien ; mais ils confirmeront notre association à Christ, exemple sublime du don de soi.
La lumière dans les ténèbres
Plus les ténèbres sont épaisses, plus la lumière est brillante. En repensant au 13 novembre 2015, ne méditons pas seulement sur la tristesse des événements qui ont choqué la planète. N’oublions pas que la barbarie inqualifiable à laquelle nous avons assisté a été le déclencheur de gestes héroïques sur lesquels il vaut aussi la peine de méditer – parce qu’ils nous rappellent ce que Christ a fait pour nous. En plus, ils nous inspirent et nous interpellent, car ces gestes spontanés résument bien le style de vie qui doit caractériser tout disciple de Christ.
Qu’aurais-je fait à la place de Sébastien ?