Le nier, ce serait nier la puissance de l’Esprit. II semble qu’une occasion exceptionnelle soit offerte à un renouveau de la foi dans les temps que nous vivons.
Toutes les négations de notre époque, négations scientifiques qui livrent l’homme au hasard et à la nécessité dans un univers indifférent et sans but ; négations philosophiques qui abandonnent l’être profond déclaré sans consistance à un destin inutile ; l’incertitude de l’avenir du monde qui devient par une lente détérioration, inhabitable ; les menaces démentielles qui planent sur l’humanité ; tout cela affole les âmes qui veulent une raison valable a leur apparition sur la terre. La mobilité de la civilisation, la rapidité de ses changements dus au Progrès, font de l’homme moderne un néo-nomade, errant sur des pistes qui lui paraissent tourner en rond. Il cherche. Il ne sait pas toujours quoi, mais il cherche. Il interroge son horoscope, il consulte des mages à réussite tapageuse, il s’inscrit dans les partis politiques les plus prometteurs, il est avide de jouissances violentes, ou bien, épuisé, il se laisse aller comme un bouchon au fil de l’eau.
A de tels moments, il faut oser. Le témoin de l’Évangile doit oser. Jésus-Christ est le Chemin, la Vérité, la Vie.
Jamais on ne dira assez que l’expérience de l’apôtre Paul à Athènes est une expérience pour tous les temps. L’Évangile ne doit pas essayer de répondre à la Science, à la philosophie du jour, attaquer les mœurs, s’en prendre aux partis politiques. Paul, sur l’Agora, a voulu être philosophe. A Corinthe, il s’en est tenu à « la folie de la croix ». C’est une vérité capitale.
L’Évangile, c’est l’Évangile.
L’Évangile, c’est la Bonne Nouvelle du pardon en Jésus-Christ, de la réconciliation avec Dieu et avec les frères, d’une vie nouvelle possible. Cette vie nouvelle se traduit par l’amour. De là, toutes les actions merveilleuses qui fusent quand cet amour est vraiment vécu. A chacun son obéissance: Billy Graham, Martin Luther King, Tullio Vinay, pour ne citer que les tout grands. Des témoins possibles, aujourd’hui, le monde en compte des multitudes. Ils le seront selon notre temps. L’Histoire, menée par la même puissance de Dieu, ne se ressemble jamais. Elle ne s’imite pas. Autre temps, autres témoignages par le même Esprit.
Aujourd’hui, ceux qui osent sont comblés.
Pourquoi n’oserions-nous pas ?
C’est un mot d’ordre qui doit courir parmi les chrétiens lassés des théories à la manque, des doctrines bizarres, des méthodes hasardeuses, des aventures et des aventuriers de l’Esprit :
« L’heure est venue où Jésus-Christ doit être glorifié ».
Osons
II faut oser. Oser la toute puissante, toute vraie, toute belle prédication de l’Évangile du salut, de la croix, de la vie de consécration et d’amour avec la promesse du retour en gloire du Seigneur. Car II vient.
Oui, osons.
Pratiquement, qu’est-ce que cela veut dire ?
Je me permets de suggérer ceci : choisissons des lieux pour la prédication du Réveil ; des lieux qui puissent devenir des « centres », où se rassembleront des chrétiens engagés de nos paroisses, pour se « ressourcer». Mais aussi où pourront venir tous ceux qui ont soif d’un message évangélique authentique, qui attendent des vérités simples et fortes; centres d’évangélisation donc, de prière, d’inspiration pour les initiatives nécessaires de notre temps. II en faudrait dans les régions où demeure une certaine densité protestante, pour l’encadrement des nouveaux venus : le Midi, les Cévennes, la Drôme, l’Ardèche, la Haute-Loire, la région parisienne, le Béarn…
Osons. Dieu répondra.
Dieu aime ceux qui osent.
Article de Henri EBERHARD, Ichthus N°12, avril 1971, pages 8-9
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