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Pasteurs, imitez l’iceberg !

Quand vous êtes pasteur, de temps en temps certains vous demandent : “que faites-vous pendant la semaine ?” C’est une excellente question (par contre, les raisons pour lesquelles les gens la posent ne sont pas bonnes).

Il n’y a pas de cahier des charges pour un ministère pastoral dans le Nouveau Testament. Oui, il y a de directives et des conseils qui nourrissent l’image de ce à quoi devrait ressembler le travail d’un pasteur. Mais, de façon générale, j’aurais tendance à dire que la manière dont un pasteur gère son temps est habituellement plus influencée par tout un tas d’autres facteurs : la personnalité, la culture d’Église, l’héritage théologique, le caractère et le contexte.

Pour moi, c’est tout un art d’ajustements constants et de corrections de parcours. Je doute d’être un jour satisfait du contenu de la description de ce qu’un pasteur doit faire au cours de sa semaine, et c’est en partie dû au fait qu’il n’y a tout simplement pas de cahier de charges universel pour cette vocation.

Une règle en guise de fondement

Mais il y a une règle qui, je pense, doit être le fondement de la compréhension de chaque pasteur quant à son appel : il a besoin d’être un iceberg. Qu’est-ce que j’entends par là ? Simplement ceci : peu importe le ministère public dans lequel il est engagé (la partie émergée de l’iceberg), celui-ci doit être construit sur la base d’une préparation, d’une croissance, d’un caractère, d’un apprentissage, d’une dépendance totale de Dieu (la partie immergée de l’iceberg). Ses prières publiques doivent être le reflet de la manière dont il prie en privé. La prédication doit être la pépite tirée de ses réflexions personnelles.

Parfois je suis écœuré quand je pense au culte de la personne et du divertissement qui se sont construits autour du ministère pastoral et de la vie d’Église, et à l'approche consumériste simultanée du spectateur de l'Église moyenne. Si Andrew Wilson a raison (si nous nous dirigeons vers l’hiver) l’un des bénéfices auquel nous pouvons nous attendre est la mort de certaines de ces choses dans l’Église.

L’hiver ne va pas tolérer les palmiers et les piña coladas. L’hiver donne naissance à de plus gros icebergs. 

Mettre la règle en pratique

Qu’est-ce que cela signifie en pratique ? Cela signifie que parmi les tâches nombreuses et variées qui doivent être accomplies dans une vie d’Église, un pasteur doit mettre de côté du temps pour grandir, et cela fait partie de son travail. 

Bizarrement, je pense que beaucoup de pasteurs se sentent en fait coupables s’ils prennent du temps pour prier et pour lire dans le cadre de leur travail. J’ai souvent entendu des personnes raisonner de cette façon : si les membres de l’Église doivent prier et lire la Bible en dehors de leurs heures de travail, il devrait en être de même pour toi, sans quoi tu ne peux pas continuer à les y encourager. C’est bien, pour autant que vous (le pasteur) ayez besoin de travailler dur et pas d’être le membre le plus relâché de votre Église. Mais c’est aussi stupide car se donner à la Parole et à la prière fait partie de votre travail : c’est exactement LA chose pour laquelle nous devrions tous nous entendre et pour laquelle vous êtes  payés. Le reste, n’importe qui peut le faire.

Souvent les modèles et les priorités de la vie d’Église aujourd’hui ne favorisent pas le pasteur-iceberg. C’est une tragédie.

Par conséquent, la plupart des pasteurs sont tentés de remplir leur semaine avec beaucoup de choses qui ne leur permettent pas d’approfondir leur croissance avec Dieu. C’est un terrain de guerre constant pour le cœur des pasteurs. Voici deux brèves applications :

  1. Vous, les membres de l’Église, vous devez saisir que votre pasteur est appelé à se donner lui-même à la Parole et à la prière (lisez Actes 6).
  2. Pasteurs, si vous vous sentez tendus, faibles dans la foi, surchargés de travail, sous-inspirés, négligents des choses qui nourrissent votre esprit, alors prenez un temps pour repenser vos priorités et votre planning. Si la sagesse dans la productivité est de  poser d’abord les gros blocs, laissez ensuite votre croissance en Dieu être la première chose à planifier.

Traduction : Charlotte Delbecque

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