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Le travail : bénédiction ou malédiction ? (1)

Pour certains, le travail est un moyen d’exister en arrachant un statut tant convoité. Pour d’autres, il est une source d’avilissement, un mal nécessaire dont on se passerait bien … si seulement on pouvait gagner à l’Euromillions !

Outre ces considérations, certes extrêmes, qui nous viennent de notre culture, la question que nous devons nous poser en tant que chrétien est de savoir ce qu’en dit la Bible.

Comment Dieu considère-t-il le travail afin d’apprendre de lui comment considérer mon travail ?

Création : le travail est une bonne chose

Une première considération provient des récits de la création. Deux textes abordent le travail :

  • Ge 1.26-28 : L’homme et la femme sont créés, entre autres, pour dominer la création de Dieu, en tant qu’êtres créés à l’image de Dieu,
  • Ge 2.15 : l’homme est placé dans le jardin pour cultiver et garder le jardin.

De ces deux textes, nous pouvons ressortir les remarques suivantes : 

  • Le travail est l’expression du sens de notre vie donné par notre Créateur : prendre soin de sa création en tant qu’intendant. Il s’agit de la responsabilité de gestionnaire. Ainsi, comme le dit Alfred Kuen1, « le travail est l’usage spontané que l’homme fait de sa vie pour glorifier le créateur », en dominant la création dans la soumission au Créateur,
  • Le travail est une des composantes de la dignité humaine, par laquelle l’homme exprime pleinement son humanité,
  • Par le travail, l’homme fait ce qui est bon pour lui, ce qui correspond à sa joie, à son bonheur d’être humain créé, cela notamment en exprimant toutes les capacités dont Dieu lui a fait grâce,
  • Travailler est une manière d’exprimer que nous sommes créés à l’image de Dieu, 
  • Le travail est à la fois humilité et gloire ; humilité dans le sens que l’homme se soumet joyeusement au Créateur, gloire dans le sens que l’homme est élevé à la position de collaborateur aux côtés de son Créateur.

Tout cela a été gâché par l’irruption du mal dans la création, comme cela nous est relaté en Genèse 3. Par l’irruption du péché et de l’idolâtrie, le travail a subi la malédiction. Il n’était pas une malédiction, au contraire, il était une bénédiction.

Mais par ce que nous appelons la chute, le but du travail a été tordu, dégénéré.

Restauration : le travail est une réalité future

Une seconde considération provient des textes qui abordent la gloire à venir.

Peu de textes nous parlent du travail dans l’éternité future mais il vaut la peine d’en citer deux : 

  • « Car je crée de nouveaux cieux et une nouvelle terre ; […] Ils bâtiront des maisons et les habiteront ; ils planteront des vergers et en mangeront le fruit. Ils ne bâtiront pas des maisons pour qu’un autre (les) habite, ils ne planteront pas pour la nourriture d’un autre ; car les jours de mon peuple seront comme les jours des arbres, et mes élus jouiront de l’œuvre de leurs mains. Ils ne peineront pas en vain […]. » (Esaïe 65:17-23) (italiques rajoutés)
  • “ Il n’y aura plus d’anathème. Le trône de Dieu et de l’Agneau sera dans la ville. Ses serviteurs le serviront” (Apocalypse 22:3) (italique rajouté)

En parlant du travail dans l’éternité future, ces textes montrent que le travail n’est pas une réalité transitoire mais qu’il fait partie du bon projet de Dieu pour l’homme … au point même que dans la gloire, l’homme travaillera !

Le travail : ni un mal nécessaire, ni une finalité

Ces deux considérations nous interdisent deux déformations sur notre manière d’appréhender le travail.

D’une part, elles interdisent de considérer le travail comme un mal nécessaire pour nous amener à le considérer comme une activité noble, digne, par laquelle nous accomplissons la volonté de Dieu pour l’humanité.

D’autre part, elles interdisent de considérer le travail comme une finalité, comme un but en soi, ou comme un moyen de s’affirmer. Le travail a été créé par Dieu et pour la gloire de Dieu seul.

Nous vivons dans un monde où le travail est corrompu. Et notre défi est de l’aborder et de le pratiquer avec une perspective divine, centrée sur Dieu et sur Christ qui est venu pour faire toutes choses nouvelles.

Cela doit donc irrémédiablement façonner notre approche de notre travail ici-bas sur terre, malgré la corruption et la vanité qui s’y attachent.

À suivre : partie 2 – semaine prochaine. 


1-  Kuen A., Le sens de notre travail, Emmaüs, 2010, p.23

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