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Le plus vieux fragment de l’Évangile de Marc (peut-être) découvert dans un masque de momie égyptienne

Comment les chrétiens devraient réagir face à une découverte archéologique

Le Journal de la science a révélé il y a peu l’existence d’un texte biblique datant du Ier siècle de notre ère (90 après J-C). Il serait vraisemblablement le plus vieux fragment de l’Évangile de Marc connu à ce jour. Ce manuscrit a été découvert dans le masque d’une momie égyptienne. Jusqu’à ce jour, les plus anciennes copies des textes des Évangiles datent du IIe  siècle (entre 101 et 200 après J-C).

En 2012, Daniel B. Wallace, l’un des chercheurs qui travaillaient à l’époque avec l’équipe du Acadia Divinity College (Canada), avait révélé l’existence d’un tel fragment. La divulgation de l’information avait alors déclenché une série de débats sur les méthodes d’investigations des chercheurs pour dater les manuscrits.

En 2014, Craig Evans, responsable de l’équipe du Acadia Divinity College à l’origine de ces travaux, a confirmé l’existence de ces manuscrits.

Le morceau de papyrus sur lequel a été découvert le texte a été réutilisé pour créer un masque porté par la momie. Plus rudimentaire que ceux des dignitaires égyptiens, ce masque a été fabriqué à base de papyrus, sur lequel une peinture a été réalisée.

Les scientifiques ont développé des techniques pour séparer les différentes couches de papyrus sans en altérer les inscriptions. Après les avoir analysées avec soin, les chercheurs en sont arrivés à la conclusion qu’il s’agissait d’une version de l’Évangile de Marc.

Si la découverte est déjà une surprise en elle-même, le plus étonnant provient de la datation de ce document. Le Journal de la science rapporte que « après avoir utilisé une combinaison de techniques de datation au carbone 14, les chercheurs se sont aperçus que ce papyrus avait été rédigé… au Ier siècle de notre ère. Et plus précisément, avant l’an 90 de. »

Selon Craig Evans, « nous découvrons des documents anciens des trois premiers siècles de notre ère : documents chrétiens, documents bibliques mais aussi textes grecs classiques, contrats, documents de la vie courante, lettres personnelles. »

Ses recherches portent actuellement sur l’analyse du masque de la momie pour essayer de déterminer combien de temps les personnes gardaient ces pièces avant de les jeter ou de les réutiliser.

Ces informations peuvent être précieuses pour mieux comprendre comment les textes bibliques étaient copiés au fil du temps.

Evans a aussi déclaré à LiveScience que les études de ce fragment du Ier siècle pourraient nous aider à savoir si oui ou non l’Évangile de Marc a évolué au cours du temps.

Un fragment daté d’avant 90 après J-C et en circulation en Egypte établirait que l’Évangile de Marc a été écrit quelques années seulement après les événements de la vie, de la mort et de la résurrection de Jésus-Christ. C’est « une découverte considérable, car jusqu’ici, les versions de l’Évangile de Marc connues à ce jour sont plus récentes d’au moins 150 ans…» rapporte la journaliste.

D’autres informations devraient paraître en 2015. En attendant, il nous faut être prudents. Quelques spécialistes ont déjà mis en garde contre ces annonces sensationnelles. Les chrétiens évangéliques feraient bien de développer un esprit critique. Il semble pertinent d’écouter les mots de Matthieu Richelle, professeur d’Ancien Testament à la faculté de Vaux s/ Seine, au sujet des découvertes archéologiques (appliqués ici à la paléographie) : «  [elles] sont fragmentaires et provisoires; par conséquent, [il est bon de garder à l’esprit] de ne pas tirer de conclusions hâtive en se jetant sur la dernière annonce d’un chercheur, que ce soit dans le sens d’une confirmation éclatante de la Bible ou d’une preuve supposée qu’elle se trompe. » (La Bible et l’archéologie, p. 145-146)

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