J’ai eu le privilège de représenter le Réseau FEF les 27-29 octobre 2014 à une conférence européenne rassemblant environ 500 pasteurs ou « implanteurs d’Église » très majoritairement évangéliques.
Une petite vingtaine de participants étaient français (dont plus de la moitié du Réseau FEF), le reste de tous les pays alentours, dont l’Angleterre, la Hollande et l’Allemagne parmi les plus représentés. Nous nous sommes retrouvés à l'Église américaine, quai d’Orsay à Paris. Tout était en anglais, sans traduction. Edouard Nelson (Paris 17e) était le correspondant français du réseau européen d’Églises.
Le thème principal résumé dans le programme – « L’Évangile dans la cité. Comment l’Évangile façonne-t-il notre prédication, nos Églises, et notre interaction avec la culture » – nous a été présenté par trois orateurs principaux, Tim Keller pour 3 études et deux ateliers, Henri Blocher, bien connu de nos Églises, et Grace Davie, éminente sociologue des religions de l’Université d’Exeter en Angleterre pour une étude chacun. Nous avons vécu une sorte de prolongement du séminaire Evangile 21 à Genève en mai dernier.
Voir les vidéos de la conférence en anglais : Gospel within the city.
Quelques idées fortes que je retiens plus personnellement :
- La situation actuelle qu’on appelle souvent « post-moderne » met en avant quelques idées fortes : il n’existe pas de vérité absolue, la tolérance est fondamentale, l’époque des religions à « obligation » fait de plus en plus place aux religions « à la carte » en harmonie avec la logique de consommation… Mais ce n’est pas forcément un obstacle à l’annonce de l’Évangile. Plusieurs témoignages ont montré que les Européens, et même les Français, ne sont pas plus fermés à l’Évangile qu’autrefois (peut-être au contraire !). Il est en revanche important de bien comprendre la mentalité de nos contemporains pour présenter cet Évangile dans une forme qui s’adapte à notre époque. Concernant le dogme contemporain du relativisme, il faut un peu de patience pour en montrer la faiblesse et présenter la « Parole de la vérité, à savoir l’Évangile »
En reprenant quelques prédications de Paul dans les Actes, Tim Keller a montré que l'argumentation biblique ne fait pas autorité face à des personnes qui n’ont pas ces références. Il est préférable de citer des auteurs reconnus pour trouver un terrain d’entente. L’étude de la pensée contemporaine devrait aider le prédicateur à démasquer les idoles, à montrer les fragilités des idéologies humaines et surtout le fait que rien ne donne véritablement sens à l’homme en dehors de l’Évangile de la grâce. - Pour développer des Églises accueillantes et zélées pour l’Évangile avec le souci du prochain, le défi pour les prédicateurs est d’eux-mêmes chercher à vivre cet Évangile. Les courtes méditations sur Jonas chaque matin par Neil Powel ont accentué les contradictions trop fréquentes chez plusieurs serviteurs de Dieu, tout en démontrant la compassion et l’amour de Dieu pour ce monde perdu. Les chrétiens doivent être formés par les prédicateurs à comprendre plus profondément la portée de la réconciliation avec Dieu, avec notamment la conséquence de ne plus avoir à gagner sa valeur devant Dieu.
- L’Évangile vient étouffer nos craintes à être les témoins du Christ en nous donnant une nouvelle identité basée non sur notre profession, nos capacités, nos biens, mais sur l’accueil de Dieu en notre faveur démontré à la croix…
- Le témoignage ne se vit pas seulement par la vie d’Église, mais là où Dieu nous place. Notre travail, notre voisinage devraient être les lieux de notre vocation chrétienne.
- A cause de l’espérance contenue dans l’Évangile, notre regard sur le monde présent et sur l’avenir devrait nous aider à surmonter nos épreuves et vivre avec la joie d’en-haut.
- Les temps de louange ont développé une communion entre les participants ; la proclamation de la grâce et de la grandeur de Dieu pendant ces temps ont donné du relief aux vérités précédentes.
En reprenant quelques prédications de Paul dans les Actes, Tim Keller a montré que l'argumentation biblique ne fait pas autorité face à des personnes qui n’ont pas ces références. Il est préférable de citer des auteurs reconnus pour trouver un terrain d’entente. L’étude de la pensée contemporaine devrait aider le prédicateur à démasquer les idoles, à montrer les fragilités des idéologies humaines et surtout le fait que rien ne donne véritablement sens à l’homme en dehors de l’Évangile de la grâce. Vidéo de Tim Keller : L'implantation en milieu urbain
En conclusion, la Bonne Nouvelle de l’amour de Dieu envers nous et du salut prodigieux qu’il est venu accomplir par Jésus-Christ est la réponse à la fragilité humaine, à ses angoisses, mais aussi à ses vanités, et à toutes les détériorations que le mal a développées en nous et dans la société. L’écoute de la Parole de Dieu est toujours aussi fondamentale pour le chrétien ou le serviteur de Dieu ; une certaine écoute de notre prochain et de ses orientations s’avère incontournable pour témoigner dans nos cités, et même dans nos campagnes !
