Le 15 juin 2015, Elisabeth Elliott s’est éteinte à 88 ans.
Son nom est entré dans l’histoire de l’Église suite au martyre de cinq jeunes missionnaires en Équateur en 1956. Parmi ces cinq jeunes hommes se trouvaient son mari, Jim Elliot. Ils avaient à cœur d’atteindre une tribu Amérindienne, les Aucas (nom Quechua signifiant « Sauvages de la Forêt »), connue comme étant une tribu cannibale. Après avoir établi le contact amical avec trois jeunes Aucas, ils décident de pénétrer dans leur territoire et ils atterrissent sur une plage le long de la rivière Curaray. C’est là que leurs corps massacrés ont été retrouvés quelques jours plus tard. Leur histoire a fait le tour du monde grâce à un reportage photo de Life Magazine.
Cet éloge serait incomplet, voire injuste, si l’on ne mentionnait pas les quatre autres veuves qui ont, elles aussi continué dans le service missionnaire.
Une fois de retour aux Etats-Unis, Elisabeth devient professeur, conférencière et écrivain. Elle se remarie en 1969 à Addison Leitch, un professeur de théologie de la Faculté Gordon Conwell. Elle vit à nouveau le deuil lorsqu’elle perd son deuxième mari en 1973 suite à un cancer foudroyant. Son livre sur la solitude suite à ces deux deuils est devenu une source de réconfort pour des milliers de chrétiens qui font face à la séparation d’avec un être aimé.
Elle s’est remariée en 1977 à Lars Gren, et ensemble ils ont eu un ministère très actif. Elle donnait les conférences sur la mission, le mariage et les rôles distinctifs, complémentaires des hommes et des femmes, tandis que Lars tenait les stands de livres, organisait son ministère à la radio et expédiait les CDs. En 2004, sa santé déclinait et elle s’est rendu compte qu’elle perdait la bataille contre la maladie d’Alzheimer. Le texte d’Ésaïe 43.2 lui a apporté le réconfort dont elle avait besoin :
Si tu traverses les eaux,
Je serai avec toi,
Et les fleuves,
Ils ne te submergeront pas ;
Si tu marches dans le feu,
Tu ne brûleras pas,
Et la flamme ne te consumera pas.
Lars a constaté qu’ Elisabeth a géré la démence tout comme elle a géré la mort de ses deux premiers maris et a écrit : « Elle acceptait ces circonstances sachant que Dieu n’était pas pris au dépourvu… Certes elle aurait préféré ne pas passer par là mais elle l’a accepté ». Elisabeth a rendu ce témoignage : « De l’acceptation provient la paix ».
Steve Saint, le fils de l’un des cinq martyrs de l’Équateur, en apprenant la mort de sa « Tante Betty » a posté sur sa page Facebook ce texte :
Des dizaines de milliers de personnes vont regretter sa mort et j’en fais partie. Mais notre perte est son gain. Elle peut penser et parler à nouveau… après ces dix années pendant lesquelles son meilleur don lui a été volé.
Il semble que la meilleure manière de terminer cet éloge à cette grande dame est de citer une phrase devenue célèbre de son premier mari :
Il n’est pas sot celui qui donne ce qu’il ne peut pas garder afin de gagner ce qu’il ne peut pas perdre.