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L'université peut être un tournant décisif sur le chemin de la vie. Pour certains, c'est là que leur vie chrétienne commence ou prend de la hauteur. Pour d'autres, cependant, l'université est l'endroit où leur foi s’affaiblit.

Dans son nouveau livre, Preparing Your Teens for College: Faith, Friends, Finances, and Much More (Préparer l’entrée de votre ado à l'université : foi, amis, finances, et bien plus), Alex Chediak a pour objectif d'aider les parents à équiper leurs adolescents pour relever le défi de l'université. Structuré autour de six catégories générales (caractère, foi, relations, finances, universitaires, choix de l'université) et 11 conversations spécifiques que les parents devraient avoir avec leurs enfants avant leur entrée à l'université, Preparing Your Teens for College souligne avec sagesse et sens pratique la vérité incontournable que « l'épanouissement à l'université commence à la maison ».

J'ai échangé avec Chediak, professeur d'ingénierie et de physique à l'université Baptiste de Californie et auteur de Thriving at College (S'épanouir à l'université), à propos de la façon d'aborder la pureté sexuelle avec votre adolescent, du choix d'une université chrétienne ou non, des obstacles financiers et plus encore.

[N.D.E. : nous avons choisi de pas publier les deux dernières questions de l’entretien très liées au contexte américain (cf. interview en anglais)] 


Vous êtes convaincu que « l'épanouissement à l'université commence à la maison ». Aujourd’hui, qu’est-ce qui est le plus difficile dans la préparation des adolescents pour l'université ?

Bien que chaque adolescent soit unique, je pense que l'adolescence prolongée et le narcissisme (omniprésent dans la culture des jeunes adultes) représentent les obstacles les plus difficiles à surmonter pour les parents et les pasteurs engagés dans leur foi. Trop de jeunes préfèrent s'attarder dans le « no man 's land » de l'adolescence plutôt que de terminer le voyage vers la plénitude de l'âge adulte. Et tandis qu'une très faible estime de soi est souvent malsaine (la certitude de l'échec devient facilement une prophétie auto-réalisée), trop de jeunes ont le problème inverse : ils pensent qu'ils sont exceptionnels, mais ils n'ont encore rien accompli d'exceptionnel. Si vous vous croyez meilleur à quelque chose que vous ne l'êtes vraiment, vous vous attendez à ce que ce soit facile. Cette idée vous rend moins susceptible de travailler dur, moins susceptible de réussir, et plus susceptible d'être surpris et déçu quand vous échouez. Mais l'université est plus difficile que le lycée, les adolescents ont donc besoin d'adopter la bonne mentalité.

Pour faire court, pour réussir à l'université nos enfants doivent prendre en compte qu’ils sont responsables de leurs vies, avoir une appréciation réaliste d'eux-mêmes (voir Romains 12:3), remettre la gratification à plus tard lorsque cela est nécessaire, et travailler dur pour atteindre un ensemble d'objectifs précis. Ces aspects doivent s'acquérir progressivement au cours de l’adolsecence, avant qu'ils n'entrent à l'université.

Vous affirmez que la pureté morale est essentielle à l'épanouissement spirituel. Comment les parents peuvent-ils aborder de façon constructive ce sujet potentiellement embarrassant avec leurs adolescents ?

Je pense que c'est à travers une série de discussions commencées aux alentours de la puberté que nous les aidons à comprendre que leurs nouveaux désirs d’intimité romantique et sexuelle peuvent soit les conduire au péché soit les conduire à une plus grande communion avec Christ et (probablement) à un futur conjoint. La maîtrise de soi, que nous espérons apprises par nos enfants avant la puberté, jouera un rôle énorme en la matière. La pureté morale est de remettre la gratification à plus tard; il s’agit de dire non à un moindre plaisir immédiat au nom d’un plaisir plus grand pour plus tard.

Nous faisons erreur si nous nions que ce moindre plaisir est réel. Et nous faisons également erreur si nous manquons de les avertir que ce moindre plaisir est suivi de souffrance, parce que Dieu nous a câblés pour expérimenter l'intimité physique dans le cadre d'un engagement à vie. Dieu veut que nous soyons heureux. Par conséquent, il nous interdit de nous exprimer sexuellement en dehors du cadre du mariage. Et le Saint-Esprit peut nous rendre capable d'obéir dans ce domaine.

Les parents veulent que leurs enfants aspirent aux grandes attentes qu'ils ont pour eux, mais comment peuvent-ils éviter de devenir des « papas poules » ou des « mères tigres » ? 

Il est opportun de reconnaître que des attentes élevées engendrent des performances élevées; les adolescents ne s'élèvent généralement qu'à la hauteur des attentes de ceux qui les influencent le plus fortement. Par conséquent, nous devons aider nos adolescents à éviter de se trouver des excuses et à s'appliquer diligemment à honorer Dieu par l'excellence dans leurs occupations.

Mais la fidélité au Christ est un objectif plus grand et plus large qu'une moyenne parfaite, se produire au Carnegie Hall (nde : fameuse salle de concert de New York), ou entrer dans une université de l'Ivy League (nde : 8 plus prestigieuses universités américaines). Nous devrions exhorter nos adolescents à développer leurs talents dans le contexte plus large du discipulat chrétien. Cette approche signifie aider nos enfants à résister à la tendance idolâtre de se définir par leurs performances — et montrer l'exemple de cette résistance dans nos propres vies. Nous visons l'excellence non pour impressionner les autres, mais pour glorifier Dieu et servir les autres plus efficacement. Et nous le faisons en nous reposant sur le fondement solide que nous avons déjà reçu la faveur de Dieu grâce à l'œuvre achevée de Jésus-Christ sur la croix.

Quels conseils donneriez-vous à un parent dont l'adolescent veut fréquenter une autre église ou bien cesser de fréquenter une église tout court ?

Les parents devraient choisir l'église qu'ils fréquentent en tenant pleinement compte des besoins spirituels de leurs enfants. Si les adolescents ne se sentent pas impliqués à l'église, il faut en discuter. Les questions légitimes devraient être portées à l'attention des responsables de l'église. Pourrait-on faire plus pour impliquer les adolescents ? Sinon, votre adolescent pourrait-il recevoir de l'aide pour trouver des moyens de servir, de rencontrer plus de gens et de se sentir mieux connecté ? Si, contrairement à la vôtre, une autre église en ville avec la même orientation biblique propose des activités pour les jeunes en semaine, je ne vois pas de problème à autoriser vos ados à y prendre part.

Les adolescents qui veulent complètement arrêter de fréquenter l'église posent un plus grand problème. Je remercierais ces adolescents de leur honnêteté à propos de leurs préférences et solliciterais un dialogue constant à propos de leur statut spirituel. (Par exemple, font-ils profession de foi ? Si oui, pourquoi ne voient-ils pas la participation à l'église comme nécessaire ? Si non, quels obstacles intellectuels ou moraux les empêchent-ils de suivre le Christ ?) Mais j'exigerais leur présence à l'église tant qu'ils « vivent sous notre toit » comme faisant partie de l'obéissance / soumission; de la même manière que j'exigerais qu'ils viennent et soient polis si la famille était invitée à dîner chez grand-mère.

[… / …]

(suite de l’interview en anglais)


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