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“J’étais lesbienne, un homme a changé ma vie”

Il voulait regarder un match de catch; je voulais regarder une émission de cuisine.

Alors que nous faisions la course pour attraper la télécommande, dans l'espoir d'avoir l'honneur de choisir le divertissement de la soirée, je perdis la bataille. J'ai donc attrapé son bras, en tirant aussi fort que possible, pour essayer de récupérer la télécommande de ses mains (des mains bien plus larges et des bras bien plus forts que les miens). J'ai continué à me battre pour la télécommande jusqu'à ce que je réalise une chose : peu importe l'énergie que je dépenserai pour obtenir ce que je veux, je ne serai jamais plus forte que lui.

Il était un homme, j'étais une femme. Nous étions tous les deux humains, très différents dans la manière dont nous avions été façonnés, et JE DÉTESTAIS ÇA.

La « guerre de la télécommande » n'est qu'une anecdote, mais c'était pour moi une véritable expérience nouvelle, qui a éclairé mon cheminement vers une vision des rôles complémentaires des hommes et des femmes.

Les racines de mon lesbianisme

Sept mois avant le début de ma relation de courte durée avec l'homme qui a gagné la bataille de la télécommande, j'étais lesbienne. Mes longs cheveux noirs étaient soigneusement attachés en queue de cheval. Mes jeans descendaient juste assez pour laisser dépasser le caleçon boxer que je portaisfidèlement. 

Mon t-shirt blanc couvrait la poitrine que j’essayais soigneusement de garder plate, de peur de trop ressembler à la femme que Dieu avait faite de moi. 

Et sous tout ça se tenait une âme pour laquelle Christ était mort afin de la sauver.

Née avec une prédisposition à pécher, mélangée à l'absence d'un père, une agression sexuelle, et l'absence d'exemple masculin digne de confiance, j'ai glissé vers un mode de vie homosexuel dans lequel je me suis engagée volontairement. Mon style vestimentaire et mon comportement étaient quelque peu révélateurs de ma personnalité. Une fille féminine n'aurait jamais pu servir à décrire Jackie. Un garçon manqué agressif pouvait me caractériser. Ainsi, les filles que j'attirais étaient typiquement tout ce qui me permettait de devenir ce que je voulais être en secret : un homme.

J'ai toujours envié les hommes. Ils avaient l'air forts, puissants, au contrôle. A côté de ça, la féminité (ou la vision faussée que j'en avais) semblait faible.

La manière dont j'accueillais la masculinité et rejetais la féminité était ma façon de me protéger de la souffrance à laquelle je pensais que les hommes pouvaient me soumettre. Après tout, c'est ce que mon père m'avait fait. C'est la manière dont les hommes ont traité ma mère. C'est la manière dont je voyais mes amis garçons traiter les femmes qu'ils prétendaient aimer. Tout ce que je savais des hommes, c'était qu'ils utilisaient leur virilité comme un moyen d'infliger la souffrance. Et nous les femmes, le sexe faible, nous étions les cibles de leurs pratiques.

Un autre homme

Puis j’ai rencontré Jésus en octobre 2008. Un homme, pourtant pleinement Dieu. Quelqu'un de vraiment fidèle à son Épouse, l’Église. 

Il est mort pour ses péchés. Il ne l'a pas aimée qu'en mots, mais aussi en actes. Il n'a pas protégé que son éternité, mais aussi sa vie terrestre présente. Il a pourvu à ses besoins. Il l'a menée à la vérité par son Esprit. Il l'a purifiée et cela la rend vraiment heureuse.

Le besoin de renouveau

Bien que mon âme ait été sauvée, et que mon code vestimentaire et mes sentiments aient commencé à changer, mon esprit avait encore besoin d'être renouvelé. Ma relation avec l'homme le plus fort, le mieux armé et le plus rempli d'amour était le commencement de mon cheminement vers une vision complémentaire des rôles entre homme et femme. J'ai commencé à accueillir la volonté de Dieu pour ma vie au regard de ma sexualité, qui à son tour m'a forcée à me débattre avec les nuances entre la masculinité et la féminité. 

Le jour où je n'ai pas été en mesure de récupérer la télécommande de ses mains, j'ai réalisé que j'avais besoin de reconnaître le fait que je ne pourrais pas poursuivre dans une relation avec des personnes plus faibles que moi, c'est-à-dire des femmes. Non, je n'encourage pas les hommes à user de leur force pour obtenir des femmes tout ce dont ils ont envie. Mais je savais que je devais affronter la vérité selon laquelle Dieu n'avait pas fait de moi une simple femme, mais une femme selon son cœur et qui pouvait aimer un être complètement différent que ce à quoi j'avais été habituée, et que ces différences servaient sa gloire. Ces différences qui font que cet homme était un homme et moi une femme n'étaient pas de mauvaises choses qu'il fallait craindre. Il s'agissait de belles choses dont on pouvait se réjouir. 

De la peur à la confiance

Mais avant toute chose, mon identité avait besoin d'un nouveau terreau pour prendre racine. Depuis trop longtemps, j'avais vu la féminité au travers du prisme de la peur, et la masculinité au travers du prisme de la souffrance. Et j'ai rejeté la féminité par orgueil, ainsi que par ignorance de ce que Dieu avait voulu pour chaque sexe. J'avais été élevée en observant des relations dysfonctionnelles entre les hommes et les femmes. Mais je ne pouvais plus laisser ces modèles déterminer ma manière de définir la féminité et la masculinité. Au contraire, les Écritures devaient devenir mon guide.

Et j'ai réalisé que ce n'était pas que les hommes étaient plus forts, et que les femmes étaient faibles ; les deux sexes étaient pécheurs et avaient besoin d'un Sauveur. Dieu a donné aux femmes une sorte de douceur pour compléter les hommes de façon fructueuse, principalement comme leurs aides. Il a donné aux hommes une forme de « dureté » ou une puissante colonne vertébrale et les a appelés à être des protecteurs et des leaders. L'un n'est pas meilleur que l'autre; les deux se font le serviteur de l'autre pour la gloire de Dieu. Et c'est une bonne chose.

Le Fils devenu Serviteur

Mais il m'a fallu beaucoup d'humilité pour voir cela comme une bonne chose. Même avec une compréhension claire des rôles masculins et féminins selon la Bible, mon orgueil devait mourir et ma foi devait jaillir pour m'aider à vivre ces vérités. Ma vie tout entière avait consisté à être terrifiée à l'idée d'être perçue comme faible, au point que j'avais essayé de vivre et d'agir comme un homme. L'idée d'être « le vase fragile » ou « l'aide » ne me semblait pas flatteuse, jusqu'à ce que je recouvre la vue et me souvienne de Christ.

Je devais me souvenir que le Fils de Dieu lui-même, le Créateur de l'Univers, celui que les anges adorent et que les démons craignent, « n'a pas regardé comme une proie à arracher d'être égal avec Dieu, mais s'est dépouillé lui-même en prenant la forme d'un serviteur ». Dieu est devenu serviteur.

Avec cela en tête, une vision complémentaire des rôles est finalement devenue possible pour moi lorsque j'ai accepté de voir ma féminité comme un moyen de ressembler à Jésus et de vivre comme Lui.

Un mari et une fille

Je ne suis pas dans ce mode de pensée depuis longtemps, et cela a été vraiment difficile. Mais Dieu est fidèle. Il m'a envoyé un mari qui n'est pas amateur de catch mais un fan de basketball, qui ne se bat pas contre moi pour avoir la télécommande mais qui me propose humblement de regarder avec moi mon émission de cuisine. Il me conduit vers l'humilité dans les grandes et les petites choses de la vie. Dieu m'a fait le cadeau d'avoir une fille, Eden Grace, qui fait ressortir petit à petit les parties de moi les plus douces, que j'avais si longtemps essayé de cacher.

Je suis une chrétienne, une épouse, une mère et une femme rendue forte dans ses faiblesses, et j'aime ça.


Traduction : Charlotte Delbecque

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